Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en République tchèque.
Comprendre
modifierLe pays compte sept pratiques reprises sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO.
Aucune pratique n'est reprise dans le « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture » ou sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».
Listes
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modifierPratique | Année | Domaine | Description | Illustration |
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Slovácko Verbuňk, la danse des recrues | 2008 | * arts du spectacle * savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel |
Le Slovácko verbuňk est une danse improvisée, exécutée par les garçons et les hommes des régions de Moravie du Sud et de Zlín, en République tchèque. Le nom de la danse vient du mot allemand Werbung (devenu verbuňk) qui signifie « recrutement » et qui témoigne de ses origines liées au recrutement de danseurs et soldats pour l’armée au dix-huitième siècle. Aujourd’hui, elle est exécutée par des groupes de danses folkloriques dans la plupart des villes et villages de la région de Slovácko, principalement lors de fêtes comme la célébration annuelle de la communauté Hody. Le Slovácko verbuňk est dansé sur une musique particulière appelée les « Nouveaux chants hongrois » et comprend généralement trois parties. Il débute par un chant suivi de mouvements lents auxquels succèdent des danses plus rapides. Il n’obéit pas à une chorégraphie précise, laissant place à la spontanéité, à l’improvisation et à l’expression individuelle, notamment des concours de sauts. Il est habituellement exécuté par un groupe d’hommes où chaque danseur interprète la musique à sa façon. Il existe six types régionaux de Slovácko verbuňk, ce qui explique la grande variété des figures et des rythmes. Ces types ont évolué au début du vingtième siècle et continuent à se développer. Composante essentielle des coutumes, cérémonies et célébrations locales, la danse est exécutée lors du concours annuel du meilleur danseur organisé dans le cadre du Festival international du folklore de Strážnice. La migration des jeunes et moins jeunes vers les centres urbains du pays est considérée comme la principale menace pour la viabilité des différents types régionaux de Slovácko verbuňk. La dépendance financière est également une source d’inquiétude, car les costumes et les instruments traditionnels sont faits à la main et exigent un entretien régulier. |
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1 Les défilés de porte-à-porte et masques des Jours gras dans les villages de la région de Hlinecko | 2010 | * pratiques sociales, rituels et événements festifs * connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers * savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel * traditions et expressions orales |
Les défilés des Jours gras ont lieu dans la ville de Hlinsko et dans six villages voisins des environs de la région de Hlinecko en Bohême orientale sur le territoire de la République tchèque. Cette coutume populaire du carnaval a lieu à la fin de l’hiver, pendant les Jours gras – période qui précède le Carême chrétien. Les hommes et les garçons des villages, déguisés avec des masques représentant des personnages traditionnels (masques rouges pour les garçons célibataires et noirs pour les hommes mariés) font du porte-à-porte tout autour du village, accompagnés d’une fanfare. Le défilé s’arrête à chaque maison et quatre hommes exécutent une danse rituelle, avec la permission du maître de maison, pour assurer une bonne récolte et la prospérité pour la famille. En échange, les porteurs de masques reçoivent des cadeaux et collectent de l’argent. Un rituel symbolique de « mise à mort de la jument » se déroule après la visite de la dernière maison, rituel au cours duquel une jument est condamnée pour ses péchés présumés et où l’on donne lecture d’un testament humoristique sur des événements d’actualité. Après avoir procédé à l’« exécution » de la jument, les masques lui redonnent vie avec de l’alcool, ce qui marque le commencement d’une danse où ils gambadent avec les spectateurs. Les défilés des Jours gras – interdits tour à tour par l’Église catholique aux XVIIIe et XIXe siècles, et par le régime socialiste au XXe siècle – jouent un rôle important en maintenant la cohésion au sein de la communauté villageoise. Les jeunes gens et les enfants aident aux préparatifs et les parents confectionnent des copies de masques traditionnels pour leurs fils. |
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La Chevauchée des Rois dans le sud-est de la République tchèque | 2011 | * pratiques sociales, rituels et événements festifs * traditions et expressions orales * arts du spectacle. |
La Chevauchée des Rois a lieu au printemps, dans le cadre des traditions de la Pentecôte, dans les villes de Hluk et Kunovice ainsi que dans les villages de Skoronice et Vlčnov. Un groupe de jeunes hommes traversent le village en procession cérémonielle. La chevauchée est précédée de chanteurs, suivis de garçons d’honneur qui portent des sabres dégainés pour garder le Roi, un jeune garçon dont le visage est partiellement caché et qui tient une rose dans la bouche ; vient ensuite le reste de la cavalcade royale. Le Roi et les garçons d’honneur sont vêtus de costumes cérémoniels de femmes, tandis que les autres cavaliers portent des tenus d’hommes. L’entourage, qui monte des chevaux décorés, s’arrête pour chanter de courts vers qui commentent sur le mode humoristique le caractère et la conduite des spectateurs. Les chanteurs reçoivent pour leurs chants des dons qu’ils mettent soit dans une tirelire, soit directement dans les bottes des cavaliers. Après quelques heures de chevauchée, l'escorte du Roi rentre chez elle et se retrouve le soir pour une petite fête, avec musique et danse, dans la maison du Roi. Les pratiques et responsabilités de la Chevauchée des Rois sont transmises de génération en génération. Les décorations traditionnelles en papier qui ornent les chevaux et, en particulier, les costumes cérémoniels sont faits par les femmes et les fillettes qui connaissent les techniques, couleurs et motifs propres à chaque village. |
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Fauconnerie, un patrimoine humain vivant Note
La République tchèque partage cette pratique avec l'Allemagne, l'Arabie saoudite, l'Autriche, la Belgique, les Émirats arabes unis, l'Espagne, la France, la Hongrie, l'Italie, le Kazakhstan, le Maroc, la Mongolie, le Pakistan, le Portugal, le Qatar, la Syrie et la Corée du Sud. |
2016 | * pratiques sociales, rituels et événements festifs | La fauconnerie est l'activité traditionnelle qui consiste à conserver et dresser des faucons et autres rapaces pour attraper du gibier dans son environnement naturel. Utilisée à l'origine comme moyen de se procurer de la nourriture, la fauconnerie s'identifie aujourd’hui à l'esprit de camaraderie et de partage plus qu’à la subsistance. On la trouve principalement le long des itinéraires et corridors de migration et elle est pratiquée par des amateurs et des professionnels de tous âges, hommes ou femmes. Les fauconniers développent une relation forte et un lien spirituel avec leurs oiseaux ; une forte implication est nécessaire pour élever, former, dresser et faire voler les faucons. La fauconnerie se transmet en tant que tradition culturelle par des moyens aussi variés que le mentorat, l’apprentissage au sein de la famille ou la formation plus formelle dans des clubs. Dans les pays chauds, les fauconniers emmènent leurs enfants dans le désert et leur apprennent à maîtriser l'oiseau et à établir une relation de confiance avec lui. Si les fauconniers sont d’origines très diverses, ils partagent des valeurs, des traditions et des pratiques communes notamment les méthodes d’entraînement des oiseaux et la façon de s’en occuper, l’équipement utilisé et le lien affectif entre le fauconnier et l’oiseau. La fauconnerie est le socle d’un patrimoine culturel plus large, qui inclut des costumes traditionnels, une alimentation, des chants, de la musique, de la poésie et des danses, autant de coutumes entretenues par les communautés et clubs qui la pratiquent. |
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Le théâtre de marionnettes Note
La République tchèque partage cette pratique avec la Slovaquie. |
2016 | * arts du spectacle * pratiques sociales, rituels et événements festifs * savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel * traditions et expressions orales |
Dans les communautés de Slovaquie et de Tchéquie, le théâtre de marionnettes est non seulement une forme de divertissement traditionnel populaire, mais aussi une manière de traduire sa vision du monde ainsi qu’un outil éducatif par lequel on fait passer des messages sur les valeurs morales. Les marionnettes, qui représentent des personnages réels ou imaginaires, sont essentiellement confectionnées en bois et animées à l’aide de différentes méthodes. Les premiers détenteurs de cette pratique étaient des familles de marionnettistes voyageurs dont le répertoire a par la suite absorbé des influences locales dans ses aspects linguistiques et thématiques, avec par exemple l’apparition de personnages comiques aux caractéristiques distinctives. Le théâtre de marionnettes fait partie intégrante du théâtre local et de la tradition littéraire de Slovaquie et de Tchéquie. Il joue aussi un rôle important de socialisation pour les interprètes, puisqu’il les aide à se développer en tant que penseurs créatifs, à apprendre les principes de coopération et de communication, et qu’il renforce leur sentiment d’identification sociale. Accompagnant d’autres rituels traditionnels et événements festifs, comme les jours de fêtes, les marchés et les foires, les spectacles de marionnettes prennent aujourd’hui différentes formes mais continuent de puiser dans la tradition. Les détenteurs de cette pratique sont les interprètes, les dramaturges, les fabricants de marionnettes et de costumes ainsi que les concepteurs de décors. Les compétences sont transmises par l’imitation et la pratique dans les communautés d’interprètes et, en Slovaquie, la transmission se fait également dans les dynasties traditionnelles de marionnettistes, ainsi qu’à travers des ateliers organisés par des organisations à but non lucratif et des écoles de musique et d’art. |
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Le Blaudruck/Modrotisk/ Kékfestés/Modrotlač, impression de réserves à la planche et teinture à l'indigo en Europe | 2018 | savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel | Le Blaudruck/Modrotisk/Kékfestés/Modrotlač, qui se traduit littéralement par « impression en bleu de réserve » ou « teinture en bleu de réserve », fait référence à la pratique qui consiste à appliquer une pâte résistante à la coloration sur un tissu avant de le surteindre avec un colorant indigo. La pâte résistante empêche la teinture de pénétrer le motif, lui permettant ainsi de rester blanc ou non teint après la teinture. Pour appliquer les motifs sur le tissu, les praticiens utilisent des planches fabriquées à la main qui remontent parfois à 300 ans, représentant des motifs d’inspiration régionale, génériques ou chrétiens. La représentation de la flore et de la faune locales est en lien étroit avec la culture locale des régions. La teinture traditionnelle à l’indigo ne se limite pas à l’impression : la chaine du textile implique également la préparation des matières premières, leur filature, leur tissage, leur finition, leur impression et leur teinture. De nos jours, la pratique concerne principalement de petits ateliers familiaux tenus par la deuxième à la septième génération d’imprimeurs. Chaque atelier familial repose sur la coopération de divers membres de la famille qui participent à chaque étape de la production indépendamment de leur genre. Les savoirs traditionnels se fondent encore sur des journaux (propriétés de la famille) remontant au XIXe siècle, et sont transmis par l’observation et la pratique. Les acteurs ont un lien émotionnel fort avec leurs produits et l’élément est porteur d’un sentiment de fierté lié à la longue tradition familiale. |
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2 La fabrication artisanale de décorations d'arbres de Noël en perles de verre soufflé | 2020 | * Pratiques sociales, rituels et événements festifs * Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel |
La fabrication artisanale de décorations d’arbres de Noël en perles de verre soufflé concerne les décorations d’arbres de Noël artisanales produites en insérant un tube en verre préalablement chauffé dans un moule en laiton qui prend la forme d’une série de perles appelée klautschata qui sont ensuite argentés, colorés et décorés à la main. Cette série est ensuite découpée en plus petites pièces ou en perles individuelles qui sont ensuite enfilées sur des fils, permettant ainsi d’obtenir des décorations aux multiples formes. Considéré comme un élément culturel clé dans les régions des monts des Géants et des monts de la Jizera en Bohême du Nord où les perles en verre soufflé sont produites depuis la fin du dix-huitième siècle, cet artisanat traditionnel nécessite un savoir-faire spécifique et s’avère très exigeant sur le plan technique. L’élément se transmet de génération en génération au sein des familles. Les petits ateliers de fabrication faisaient également partie des détenteurs mais un seul a survécu à l’évolution de l’économie socialiste. L’atelier dirigé par la famille Kulhavý a réussi à préserver son savoir-faire et a continué à travailler avec les fabricants de perles locaux, sauvegardant ainsi la tradition. Les institutions éducatives et culturelles, notamment les musées, soutiennent également la transmission des savoirs associés en organisant des ateliers. La création des décorations de Noël est évoquée dans les légendes et les contes populaires de Krakonoš, le légendaire chef des montagnes. |
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Registre des meilleures pratiques de sauvegarde
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Liste de sauvegarde d'urgence
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