Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en Autriche.
Comprendre
modifierLe pays compte six pratiques reprises sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO.
Deux pratiques sont reprises dans le « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture » et aucune sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».
Listes
modifierListe représentative
modifierPratique | Année | Domaine | Description | Illustration |
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1 | 2012 | pratiques sociales, rituels et événements festifs | Tous les quatre ans la ville d’Imst, en Autriche, célèbre son carnaval du Fasnacht le dimanche avant le début du Carême chrétien. Au centre de la fête il y a le Schemenlaufen, défilé de danseurs masqués et costumés. Les figures principales se présentent par couples, un homme aux grelots du costume tournoyant autour de la ceinture et l’autre qui porte des sonnailles pesant jusqu’à 35 kg. Ensemble, ils exécutent une danse singulière ponctuée de sauts et de révérences, leurs cloches produisant un mélange de sons graves et aigus. Au total, cinquante-cinq couples défilent ainsi, tandis que les autres personnages masqués imitent leur danse au ralenti. D’autres encore maintiennent l’ordre en donnant de petites tapes ou en aspergeant d’eau les spectateurs, pendant qu’une jeune fille projette une poudre parfumée sur l’assistance. Des ramoneurs masqués grimpent en haut des maisons pour exhiber leur bravoure, des sorcières crient sur la foule, accompagnées d’une fanfare qui joue des airs dissonants, et des ours blancs ou bruns démontrent leur force. Le carnaval fédère toute la population d’Imst autour d’un objectif commun : l’organisation du Fasnacht selon une tradition de longue date. Les habitants d’Imst, en particulier les femmes, apprennent à l’école les techniques de confection des costumes du Schemenlaufen, tandis que les forgerons locaux forgent les cloches. Chacun peut s’essayer à sculpter des masques en bois et les savoirs liés à l’artisanat traditionnel se transmettent en général au sein de la famille ou sont enseignés dans des cours spéciaux. |
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2 L'équitation classique et la Haute École de l'École d'équitation espagnole de Vienne | 2015 | traditions et expressions orales | L’équitation classique à l’École d’équitation espagnole de Vienne est l’art traditionnel et la pratique de la reproduction, de l’élevage, du dressage et de la monte des chevaux lipizzans. Ses pratiques sociales variées et ses cérémonies et rituels façonnés par la culture sont basés sur la relation de longue date entre les éleveurs, les palefreniers, les artisans, les cavaliers et les chevaux. Les palefreniers sont le premier point de contact des poulains et transmettent aux élèves les connaissances de base en matière d’élevage de chevaux. Les éleveurs veillent avec affection sur les chevaux et accouplent les étalons avec les juments pour répondre aux exigences de l’École. Les cavaliers expérimentés et les jeunes élèves sont responsables des poulains, résultant dans une relation spéciale entre le cavalier et le cheval. Les premières années d’un débutant sont consacrées à l’apprentissage des soins des chevaux, à l’entretien et au maniement et à l’utilisation corrects des équipements. Les cavaliers expérimentés transmettent leurs connaissances aux élèves, par le biais du mentorat. Les femmes ont à présent un rôle important dans ce domaine traditionnellement masculin, en étant équitablement admises à tous les postes. Les chirurgiens vétérinaires veillent à la santé de chaque cheval tandis que les selliers, les maréchaux-ferrants, les chapeliers, les tailleurs et les fabricants de chaussures sont responsables de la production et de l’entretien des équipements. La tradition procure aux communautés de l’École un fort sentiment d’identité et assure la sauvegarde des techniques et savoir-faire dans de nombreux domaines liés à l’élevage des chevaux. |
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Fauconnerie, un patrimoine humain vivant Note
L'Autriche partage cette pratique avec l'Allemagne, l'Arabie saoudite, la Belgique, les Émirats arabes unis, l'Espagne, la France, la Hongrie, l'Italie, le Kazakhstan, le Maroc, la Mongolie, le Pakistan, le Portugal, le Qatar, la Syrie, la Corée du Sud et la Tchéquie. |
2016 | pratiques sociales, rituels et événements festifs | La fauconnerie est l'activité traditionnelle qui consiste à conserver et dresser des faucons et autres rapaces pour attraper du gibier dans son environnement naturel. Utilisée à l'origine comme moyen de se procurer de la nourriture, la fauconnerie s'identifie aujourd’hui à l'esprit de camaraderie et de partage plus qu’à la subsistance. On la trouve principalement le long des itinéraires et corridors de migration et elle est pratiquée par des amateurs et des professionnels de tous âges, hommes ou femmes. Les fauconniers développent une relation forte et un lien spirituel avec leurs oiseaux ; une forte implication est nécessaire pour élever, former, dresser et faire voler les faucons. La fauconnerie se transmet en tant que tradition culturelle par des moyens aussi variés que le mentorat, l’apprentissage au sein de la famille ou la formation plus formelle dans des clubs. Dans les pays chauds, les fauconniers emmènent leurs enfants dans le désert et leur apprennent à maîtriser l'oiseau et à établir une relation de confiance avec lui. Si les fauconniers sont d’origines très diverses, ils partagent des valeurs, des traditions et des pratiques communes notamment les méthodes d’entraînement des oiseaux et la façon de s’en occuper, l’équipement utilisé et le lien affectif entre le fauconnier et l’oiseau. La fauconnerie est le socle d’un patrimoine culturel plus large, qui inclut des costumes traditionnels, une alimentation, des chants, de la musique, de la poésie et des danses, autant de coutumes entretenues par les communautés et clubs qui la pratiquent. |
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Le Blaudruck/Modrotisk/ Kékfestés/Modrotlač, impression de réserves à la planche et teinture à l'indigo en Europe | 2018 | savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel | Le Blaudruck/Modrotisk/Kékfestés/Modrotlač, qui se traduit littéralement par « impression en bleu de réserve » ou « teinture en bleu de réserve », fait référence à la pratique qui consiste à appliquer une pâte résistante à la coloration sur un tissu avant de le surteindre avec un colorant indigo. La pâte résistante empêche la teinture de pénétrer le motif, lui permettant ainsi de rester blanc ou non teint après la teinture. Pour appliquer les motifs sur le tissu, les praticiens utilisent des planches fabriquées à la main qui remontent parfois à 300 ans, représentant des motifs d’inspiration régionale, génériques ou chrétiens. La représentation de la flore et de la faune locales est en lien étroit avec la culture locale des régions. La teinture traditionnelle à l’indigo ne se limite pas à l’impression : la chaine du textile implique également la préparation des matières premières, leur filature, leur tissage, leur finition, leur impression et leur teinture. De nos jours, la pratique concerne principalement de petits ateliers familiaux tenus par la deuxième à la septième génération d’imprimeurs. Chaque atelier familial repose sur la coopération de divers membres de la famille qui participent à chaque étape de la production indépendamment de leur genre. Les savoirs traditionnels se fondent encore sur des journaux (propriétés de la famille) remontant au XIXe siècle, et sont transmis par l’observation et la pratique. Les acteurs ont un lien émotionnel fort avec leurs produits et l’élément est porteur d’un sentiment de fierté lié à la longue tradition familiale. |
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La gestion du danger d'avalanches Note
L'Autriche partage cette pratique avec la Suisse. |
2018 | connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers | La gestion du danger d’avalanches a façonné l’identité des populations alpines confrontées chaque hiver à la menace que constituent les avalanches pour les habitants, les touristes, les moyens de communication et autres infrastructures vitales. Les Alpes étant densément peuplées, le phénomène des avalanches est une préoccupation majeure et une responsabilité collective des communautés. Depuis des siècles, habitants et montagnards ont développé des savoirs empiriques locaux, des stratégies de gestion et d’évitement des risques ainsi que des pratiques culturelles pour se prémunir du danger que représentent les avalanches. De nos jours, des outils modernes tels que des instruments de mesure et une cartographie des risques constituent des compléments aux savoirs traditionnels que les détenteurs continuent de développer et d’adapter sur le terrain. L’élément est enraciné dans la culture du quotidien des communautés et souligne l’importance de la solidarité en situation de crise. L’évaluation des risques d’avalanche requiert une connaissance approfondie de la nature, en particulier du terrain, de la neige, des conditions météorologiques et des avalanches passées. Si ces connaissances étaient auparavant transmises oralement, elles sont désormais le fruit d’un processus dynamique qui associe le savoir empirique et l’expérience pratique : les transferts de connaissances se font de la science vers la pratique et du terrain vers la recherche. De nombreuses activités de formation sont proposées, et les personnes intéressées ont accès à une grande diversité de sources d’informations telles que bulletins d’avalanches, médias, aide-mémoire, sites web, manuels et expositions. |
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La transhumance, déplacement saisonnier de troupeaux le long des routes migratoires en Méditerranée et dans les Alpes | 2019 | La transhumance, déplacement saisonnier de bétail le long des routes migratoires en Méditerranée et dans les Alpes, est une forme de pastoralisme. Chaque année au printemps et en automne, des milliers d’animaux sont conduits par des gardiens de troupeaux, accompagnés de leurs chiens et de leurs chevaux, selon des itinéraires fixes, entre deux régions géographiques et climatiques, de l’aube au crépuscule. Dans de nombreux cas, les familles des gardiens de troupeaux se déplacent aussi avec le bétail. On distingue deux grands types de transhumance : la transhumance horizontale, dans les régions de plaines ou de plateaux ; et la transhumance verticale typique des régions montagneuses. La transhumance modèle les relations entre les hommes, les animaux et les écosystèmes. Elle implique des rituels et des pratiques sociales communes en matière de soin et d’élevage des animaux, de gestion des terres, des forêts et des ressources en eau, ainsi que de gestion des risques naturels. Les gardiens de troupeaux transhumants ont une connaissance approfondie de l’environnement, de l’équilibre écologique et du changement climatique, car la transhumance est l’une des méthodes d’élevage les plus efficaces et durables. Ils possèdent également des savoir-faire particuliers liés à toutes sortes d’artisanat et à la production alimentaire. Des festivités au printemps et en automne marquent le début et la fin de la transhumance, lorsque les détenteurs partagent de la nourriture, des rituels et des histoires et initient les jeunes générations à la pratique de l’élément. Des gardiens de troupeaux en chef transmettent leur savoir-faire spécifique aux jeunes générations à travers des activités quotidiennes, assurant la viabilité de la pratique. |
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Registre des meilleures pratiques de sauvegarde
modifierListe de sauvegarde d'urgence
modifierL'Autriche n'a pas de pratique inscrite sur la liste de sauvegarde d'urgence.