Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en Slovaquie.
Comprendre
modifierLa Slovaquie est État partie de la Convention sur le patrimoine culturel immatériel qu'elle a ratifiée le 24 mars 2006.
Le pays compte six pratiques reprises sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO.
Aucune pratique n'est reprise ni dans le « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture » ni sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».
Listes
modifierListe représentative
modifierPratique | Année | Domaine | Description | Illustration |
---|---|---|---|---|
La Fujara et sa musique | 2008 | * Traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel * Arts du spectacle * Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel |
La Fujara est une très longue flûte percée de trois trous, traditionnellement jouée par les bergers slovaques. Elle fait partie intégrante de la culture traditionnelle du centre de la Slovaquie. Cette flûte n’est pas un simple instrument de musique, c’est aussi un objet de grande valeur artistique : chacune a ses propres ornements extrêmement élaborés.
Le tube principal de la flûte, qui mesure entre 160 et 200 cm de long, est raccordé à un tube plus court de 50 à 80 cm. L’instrument se distingue par le caractère « marmonnant » de son registre grave et par les sons harmoniques très aigus rendus possibles par sa longueur. La musique mélancolique et rhapsodique varie selon le contenu des morceaux qui évoquent principalement la vie et le travail des bergers. Le répertoire musical est composé de mélodies adaptées aux caractéristiques techniques de l’instrument et de sons imitant la nature, tel le gargouillis d’un ruisseau ou d’une source. Au cours des dix-neuvième et vingtième siècles, le cercle des amateurs de Fujara s’est élargi au-delà du cadre pastoral. Grâce aux interprétations des musiciens de la région de Podpolanie lors de festivals, l’instrument a gagné reconnaissance et popularité à travers le pays. La Fujara est jouée en diverses occasions tout au long de l’année, mais principalement du printemps à l’automne, par des musiciens professionnels et les rares bergers encore en activité. Depuis quelques décennies, la Fujara est davantage jouée lors d’événements particuliers. La période communiste et la conjoncture politique des années 1990 ont généré de profondes mutations sociales, culturelles et économiques ; les jeunes, en particulier, perdent contact avec cet art populaire traditionnel. Des initiatives individuelles tentent de sauvegarder l’instrument ainsi que les connaissances et savoir-faire qui lui sont associés. |
|
1 La musique de Terchová | 2013 | * Traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel * Arts du spectacle * pratiques sociales, rituels et événements festifs * Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel |
Le village de Terchová, dans le nord-ouest de la Slovaquie, est connu pour ses performances vocales et instrumentales collectives. La musique de Terchová est pratiquée par des ensembles à cordes composés de trois, quatre ou cinq musiciens qui jouent sur une petite contrebasse à deux cordes ou un accordéon diatonique à boutons. Ils sont traditionnellement accompagnés d’un ensemble vocal et souvent de danses populaires. La tradition musicale de Terchová comprend également des solos de fifres de bergers. Les représentations ont lieu lors de diverses manifestations cycliques et occasionnelles, aussi bien religieuses que laïques, parmi lesquelles des anniversaires, des festivals, des inaugurations d’expositions, des symposiums et, surtout, le Festival international des Journées de Jánošík. Transmise oralement, la culture musicale traditionnelle est une question de fierté et un marqueur identitaire pour les habitants du village de Terchová et ses alentours. La tradition comprend des parties vocales et instrumentales, des danses, la connaissance de la musique traditionnelle de Terchová et les savoir-faire liés à la fabrication d’instruments de musique. Il existe plus de vingt ensembles musicaux professionnels à Terchová, et quelques ensembles amateurs jouent lors d’événements familiaux, traditionnels et d’autres manifestations. |
|
La culture de la cornemuse | 2015 | * Traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel * Arts du spectacle * Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel |
La culture de la cornemuse comprend l’ensemble des expressions et des connaissances associées aux cornemuses et à leur utilisation, parmi lesquelles le répertoire, les styles et les ornements musicaux, les chants, les danses, la fabrication d’instruments, les coutumes et traditions populaires et les expressions verbales particulières. La tradition de la cornemuse est présente dans toute la Slovaquie, avec des différences régionales en ce qui concerne certains détails techniques, les accords, les ornements, le savoir-faire ainsi que le répertoire de chants et de danses qui lui sont associés. Les principaux détenteurs et les praticiens de cet élément sont les fabricants et les joueurs de cornemuse, ainsi que les autres musiciens et les interprètes de danses et de chants qui accompagnent des joueurs de cornemuse. Nombre des caractéristiques de la culture de la cornemuse symbolisent la culture populaire traditionnelle en Slovaquie et sont liées à son environnement naturel, comme les méthodes de fabrication (utilisation de peaux de chèvre) ou l’aspect esthétique des instruments, des interprétations locales et individuelles des chants et du répertoire. Cette culture de la cornemuse se transmet de génération en génération dans le foyer familial et au sein des communautés par le biais d’une éducation formelle et non formelle. Une communauté s’enorgueillit de posséder un joueur de cornemuse et lorsque l’un d’eux assiste à un événement social communautaire, la musique génère un sentiment d’identité partagé par tous les membres de la communauté. |
|
Le théâtre de marionnettes Note
La Slovaquie partage cette pratique avec la Tchéquie. |
2016 | arts du spectacle * pratiques sociales, rituels et événements festifs * savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel * traditions et expressions orales |
Dans les communautés de Slovaquie et de Tchéquie, le théâtre de marionnettes est non seulement une forme de divertissement traditionnel populaire, mais aussi une manière de traduire sa vision du monde ainsi qu’un outil éducatif par lequel on fait passer des messages sur les valeurs morales. Les marionnettes, qui représentent des personnages réels ou imaginaires, sont essentiellement confectionnées en bois et animées à l’aide de différentes méthodes. Les premiers détenteurs de cette pratique étaient des familles de marionnettistes voyageurs dont le répertoire a par la suite absorbé des influences locales dans ses aspects linguistiques et thématiques, avec par exemple l’apparition de personnages comiques aux caractéristiques distinctives. Le théâtre de marionnettes fait partie intégrante du théâtre local et de la tradition littéraire de Slovaquie et de Tchéquie. Il joue aussi un rôle important de socialisation pour les interprètes, puisqu’il les aide à se développer en tant que penseurs créatifs, à apprendre les principes de coopération et de communication, et qu’il renforce leur sentiment d’identification sociale. Accompagnant d’autres rituels traditionnels et événements festifs, comme les jours de fêtes, les marchés et les foires, les spectacles de marionnettes prennent aujourd’hui différentes formes mais continuent de puiser dans la tradition. Les détenteurs de cette pratique sont les interprètes, les dramaturges, les fabricants de marionnettes et de costumes ainsi que les concepteurs de décors. Les compétences sont transmises par l’imitation et la pratique dans les communautés d’interprètes et, en Slovaquie, la transmission se fait également dans les dynasties traditionnelles de marionnettistes, ainsi qu’à travers des ateliers organisés par des organisations à but non lucratif et des écoles de musique et d’art. |
|
2 Le chant à plusieurs voix de Horehronie | 2017 | * arts du spectacle * pratiques sociales, rituels et événements festifs * traditions et expressions orales |
Le chant à plusieurs voix de Horehronie se caractérise par une mélodie variable interprétée en solo avant le chant et la réponse, plus statique, d’un chœur composé d’hommes ou de femmes. Le chant culmine en un ensemble de mélodies entrelacées ponctuées de riches variations, en deux ou trois parties. Chaque partie présente une variation de la formule mélodique initiale. Les genres de chants sont associés aux travaux agricoles, aux événements familiaux ou calendaires, et de nouveaux chants voient le jour en réponse aux événements sociaux survenant dans la vie des personnes. Les détenteurs et les praticiens sont les habitants des villages en question ainsi que le public au sens large. Le chant à plusieurs voix est perçu comme un phénomène local caractéristique, qui permet de se détendre et de créer des liens au sein d’un groupe, contribue à la cohésion sociale globale et est source de fierté vis-à-vis des traditions locales. Les détenteurs perpétuent l’élément en le pratiquant et l’interprétant à l’occasion d’échanges intergénérationnels réguliers. Sa viabilité se manifeste à travers des interprétations spontanées lors de fêtes et de cérémonies, à l’église, dans les festivals locaux ainsi que dans les ateliers de chant et de danse. La pratique est transmise de génération en génération dans le cercle familial ainsi que par le biais de l’éducation informelle. Elle passe aussi par les efforts des groupes folkloriques, des municipalités locales et des artistes à titre individuel. |
|
Le Blaudruck/Modrotisk/ Kékfestés/Modrotlač, impression de réserves à la planche et teinture à l'indigo en Europe | 2018 | savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel | Le Blaudruck/Modrotisk/Kékfestés/Modrotlač, qui se traduit littéralement par « impression en bleu de réserve » ou « teinture en bleu de réserve », fait référence à la pratique qui consiste à appliquer une pâte résistante à la coloration sur un tissu avant de le surteindre avec un colorant indigo. La pâte résistante empêche la teinture de pénétrer le motif, lui permettant ainsi de rester blanc ou non teint après la teinture. Pour appliquer les motifs sur le tissu, les praticiens utilisent des planches fabriquées à la main qui remontent parfois à 300 ans, représentant des motifs d’inspiration régionale, génériques ou chrétiens. La représentation de la flore et de la faune locales est en lien étroit avec la culture locale des régions. La teinture traditionnelle à l’indigo ne se limite pas à l’impression : la chaine du textile implique également la préparation des matières premières, leur filature, leur tissage, leur finition, leur impression et leur teinture. De nos jours, la pratique concerne principalement de petits ateliers familiaux tenus par la deuxième à la septième génération d’imprimeurs. Chaque atelier familial repose sur la coopération de divers membres de la famille qui participent à chaque étape de la production indépendamment de leur genre. Les savoirs traditionnels se fondent encore sur des journaux (propriétés de la famille) remontant au XIXe siècle, et sont transmis par l’observation et la pratique. Les acteurs ont un lien émotionnel fort avec leurs produits et l’élément est porteur d’un sentiment de fierté lié à la longue tradition familiale. |
|
Registre des meilleures pratiques de sauvegarde
modifierLe pays ne compte aucune pratique reprise dans le registre.
Liste de sauvegarde d'urgence
modifierLa Slovaquie ne compte aucune pratique nécessitant une sauvegarde d'urgence.