Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en Portugal.
Comprendre
modifierLe pays compte six pratiques reprises sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO et deux pratiques sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».
Aucune pratique n'est reprise dans le « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture »
Listes
modifierListe représentative
modifierPratique | Année | Domaine | Description | Illustration |
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1 Le Fado, chant populaire urbain du Portugal | 2011 | * traditions et expressions orales * arts du spectacle * pratiques sociales, rituels et évènements festifs |
Le Fado est un genre de spectacle associant musique et poésie, très largement pratiqué au sein de diverses communautés de Lisbonne, et de Coimbra. C’est la synthèse multiculturelle de danses chantées afro-brésiliennes, de genres traditionnels locaux de chants, de traditions musicales des zones rurales du pays apportées par les vagues successives d’immigration intérieure, et des courants de chant urbain cosmopolite du début du XIXe siècle. Le Fado est généralement interprété par un chanteur seul, homme ou femme, traditionnellement accompagné d’une guitare acoustique à cordes métalliques et de la guitarra portugaise, une cithare en forme de poire à douze cordes métalliques, spécifique au Portugal, qui a également un vaste répertoire solo. Depuis quelques décennies, l’accompagnement instrumental s’est enrichi : deux guitares portugaises, une guitare et une guitare basse. Le Fado est chanté par des professionnels dans le cadre de concerts organisés et dans de petites « maisons du Fado », et par des amateurs au sein de nombreuses associations locales dans les vieux quartiers de Lisbonne. Des cours informels par des interprètes plus anciens et respectés sont donnés dans les lieux traditionnels d’exécution du Fado, souvent sur plusieurs générations successives au sein des mêmes familles. La propagation du Fado par le biais de l’émigration et des circuits de la world music a renforcé son image de symbole de l’identité portugaise, débouchant sur un processus d’échanges interculturels avec d’autres traditions musicales. |
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La diète méditerranéenne | 2013 | * traditions et expressions orales * pratiques sociales, rituels et événements festifs * connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers * savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel |
La diète méditerranéenne implique un ensemble de savoir-faire, de connaissances, de rituels, de symboliques et de traditions qui concernent les cultures, les récoltes, la cueillette, la pêche, l’élevage, la conservation, la transformation, la cuisson et, tout particulièrement, la façon de partager la table et de consommer les aliments. Manger ensemble constitue le fondement de l’identité et de la continuité culturelles des communautés du bassin méditerranéen. C’est un moment d’échange social et de communication, d’affirmation et de refondation de l’identité de la famille, du groupe ou de la communauté. La diète méditerranéenne met l’accent sur les valeurs de l’hospitalité, du bon voisinage, du dialogue interculturel et de la créativité, et sur un mode de vie guidé par le respect de la diversité. Elle joue un rôle important dans les espaces culturels, les fêtes et les célébrations en rassemblant des populations de tous âges, classes et conditions. Elle inclut l’artisanat et la production d’objets pour le transport, la conservation et la consommation des aliments, entre autres les plats en céramique et les verres. Les femmes jouent un rôle essentiel dans la transmission des savoir-faire et des connaissances de la diète méditerranéenne, dans la sauvegarde des techniques, dans le respect des rythmes saisonniers et des ponctuations festives du calendrier, et dans la transmission des valeurs de l’élément aux nouvelles générations. De même, les marchés jouent un rôle clé en tant qu’espaces de culture et de transmission de la diète méditerranéenne, dans l’apprentissage quotidien de l’échange, du respect mutuel et de l’accord. |
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2 Le canto alentejano, chant polyphonique de l’Alentejo (sud du Portugal) | 2014 | * traditions et expressions orales * arts du spectacle * pratiques sociales, rituels et événements festifs |
Le canto alentejano est un genre de chant traditionnel en deux parties pratiqué par des chorales amateurs dans le sud du Portugal, qui se distingue par ses mélodies, ses paroles et son style vocal et se pratique sans accompagnement musical. Les chorales peuvent compter jusqu’à trente chanteurs répartis en groupes. Le ponto commence le chant dans un registre grave, suivi par l’alto qui, dans un registre plus aigu, reproduit la mélodie, à laquelle il ajoute souvent des fioritures, une tierce ou une dixième au-dessus du ponto. L’ensemble de la chorale prend alors le relais, en chantant les strophes restantes en tierces parallèles. L’alto dirige la chorale de sa voix qui domine le groupe tout au long du chant. Un vaste répertoire de poèmes traditionnels accompagne des mélodies existantes ou récemment composées. Les paroles abordent des thèmes traditionnels tels que la vie en milieu rural, la nature, l’amour, la maternité et la religion, ainsi que les changements culturels et sociaux. Le canto est un aspect fondamental de la vie sociale de toutes les communautés de l’Alentejo, et imprègne les rassemblements dans les lieux publics aussi bien que privés. La transmission se fait principalement lors des répétitions des chorales, des anciens membres aux plus jeunes. Pour ses praticiens et ses aficionados, le canto traduit un fort sentiment d’identité et d’appartenance. Il renforce également le dialogue entre les générations, les sexes et les individus de différents milieux, contribuant ainsi à la cohésion sociale. |
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La fauconnerie, un patrimoine humain vivant
Note
Le Portugal partage cette pratique avec l'Allemagne, l'Arabie saoudite, l'Autriche, la Belgique, les Émirats arabes unis, l'Espagne, la France, la Hongrie, l'Italie, le Kazakhstan, le Maroc, la Mongolie, le Pakistan, le Qatar, la Syrie, la Corée du Sud et la Tchéquie. |
2016 | pratiques sociales, rituels et événements festifs | Utilisée à l’origine pour se procurer de la nourriture, la fauconnerie est désormais davantage liée à la protection de la nature, au patrimoine culturel et à l’engagement social des communautés. Suivant leurs propres traditions et principes éthiques, les fauconniers dressent, forment et font voler des oiseaux de proie (falconidés, mais aussi aigles et accipitridés) en développant un lien avec eux et en devenant leur principale source de protection. Présente dans de nombreux pays du monde, la pratique peut varier, par exemple, au niveau du type d’équipement utilisé, mais les méthodes restent les mêmes. Se considérant comme un groupe, les fauconniers peuvent voyager pendant des semaines pour chasser, en se racontant, le soir, leur journée. Ils considèrent la fauconnerie comme un lien avec le passé, notamment lorsqu’il s’agit de l’un des derniers liens avec l’environnement naturel et la culture traditionnelle de la communauté. Les connaissances et savoir-faire se transmettent de génération en génération dans le cadre du mentorat, de l’apprentissage au sein des familles, ou d’une formation dans des clubs et des écoles. Dans certains pays, un examen national doit être passé pour devenir fauconnier. Des rencontres et festivals permettent aux communautés de partager leurs connaissances, de renforcer la sensibilisation et de promouvoir la diversité. |
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3 L'artisanat des figurines en argile d'Estremoz | 2017 | savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel | L’artisanat des figurines en argile d’Estremoz repose sur un processus de production de plusieurs jours : les éléments des figurines sont assemblés avant d’être cuits dans un four électrique. L’artisan peint ensuite les figurines et les recouvre d’un vernis incolore. Les artisans habillent ensuite les figurines en argile avec des tenues régionales de l’Alentejo ou des vêtements inspirés de l’iconographie chrétienne religieuse, et suivent des thèmes spécifiques. La production de figurines en argile à Estremoz remonte au XVIIe siècle et l’esthétique très caractéristique des figurines permet leur identification immédiate. L’artisanat est intimement lié à la région de l’Alentejo. En effet, la grande majorité des figurines décrivent des éléments naturels, des métiers et des événements locaux, des traditions et des dévotions populaires. La viabilité et la reconnaissance de l’artisanat sont assurées par le biais d’ateliers éducatifs non formels et d’initiatives pédagogiques organisés par les artisans, ainsi que par le Centre pour la valorisation et la sauvegarde des figurines en argile d’Estremoz. Des foires sont organisées aux niveaux local, national et international. Les connaissances et les savoir-faire sont transmis dans le cadre d’ateliers familiaux et dans un contexte professionnel. Les artisans enseignent les rudiments de leur métier lors d’initiatives de formation informelles. Les artisans participent activement à des activités de sensibilisation organisées dans les écoles, les musées, sur les salons et autres manifestations. |
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4 | 2019 | Le carnaval de Podence, fête de la fin de l’hiver, est une pratique sociale qui servait initialement de rite de passage pour les hommes. Désormais ouvert aux femmes et aux enfants, il s’est adapté au contexte contemporain. Cette fête marque la fin de l’hiver et l’arrivée du printemps. Elle se déroule pendant trois jours dans les rues du village et dans les maisons des voisins qui se rendent visite. À cette occasion, les caretos (personnages masqués traditionnels) dansent autour des femmes en se déhanchant au son des sonnailles. Probablement liée à d’anciens rites de fertilité, cette danse est pratiquée par des personnes masquées qui peuvent ainsi interagir avec d’autres sans être reconnues. Les caretos portent des masques en bois ou en cuir, des costumes recouverts de franges de laine colorées et des petites cloches. Lors d’une représentation théâtrale le lundi soir, un groupe d’hommes lit une liste fictive de couples fiancés, en se moquant d’eux pour divertir et faire rire l’assistance. Quand arrive Mardi gras, plusieurs habitants se déguisent en « matrafonas », personnages masqués des carnavals ruraux. Le mardi après-midi, une grande marionnette est brûlée. Le groupe de caretos se rend alors chez des parents et des amis. La participation à la fête commence dès l’enfance. Les activités organisées par l’Association du groupe de caretos ont multiplié les occasions de transmission. |
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Registre des meilleures pratiques de sauvegarde
modifierLe Portugal n'a pas de pratique inscrite au registre des meilleures pratiques de sauvegarde.
Liste de sauvegarde d'urgence
modifierPratique | Année | Domaine | Description | Illustration |
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La fabrication des sonnailles | 2015 | Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel | La sonnaille portugaise est un instrument de percussion (idiophone) muni d’un seul battant interne, généralement suspendu au cou des animaux à l’aide d’une lanière en cuir. Il est traditionnellement utilisé par les bergers pour localiser et diriger leurs troupeaux et crée un paysage sonore caractéristique dans les campagnes. Les sonnailles sont faites de tôle façonnée à froid au marteau, puis pliée sur une enclume pour lui donner une forme concave. La pièce façonnée est ensuite recouverte de petites plaques de cuivre ou d’étain, puis enveloppée d’un mélange d’argile et de paille. Elle est ensuite brasée puis plongée dans de l’eau froide pour qu’elle puisse refroidir rapidement. La pâte brasée est ensuite retirée et la pièce gainée de cuivre ou d’étain polie et accordée au son voulu. Les compétences techniques nécessaires sont transmises de génération en génération au sein des familles, de père en fils. La ville portugaise d’Alcáçovas est le principal centre de fabrication des sonnailles et ses habitants sont fiers de ce patrimoine. Cette pratique devient néanmoins de moins en moins viable en raison de bouleversements socio-économiques récents. Les nouvelles méthodes de pacage nécessitent moins de bergers et de plus en plus de sonnailles sont produites suivant des procédés industriels à bas coût. À ce jour, seuls onze ateliers et treize sonnaillers subsistent, dont neuf ont plus de soixante-dix ans. |
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5 Le processus de fabrication de la poterie noire de Bisalhães | 2016 | savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel | Lieu de fabrication de la poterie noire, Bisalhães, au Portugal, est connu comme la « terre des producteurs de pots et de plats ». Destinée à la décoration et à la cuisine, cette pratique traditionnelle figurant sur les armoiries du village est un élément important de l’identité de la communauté. Les anciennes méthodes sont toujours utilisées pour créer des pièces proches de celles du passé. Plusieurs étapes sont nécessaires à la création de la poterie noire. L’argile est tout d’abord écrasée dans un bassin en pierre au moyen d’un marteau en bois, puis tamisée, humidifiée, pétrie, assemblée, façonnée sur différentes lattes, polie avec des cailloux, décorée avec un bâton et cuite dans un four. La division du travail a changé au cours du temps : le long travail de préparation de l’argile est désormais confié aux hommes et la décoration des pots reste principalement assurée par les femmes. En outre, les tuileries ont remplacé les carrières pour la fourniture de l’argile. Transmise presque exclusivement au sein des familles, la pratique est menacée par la baisse du nombre de détenteurs, le manque d’intérêt des jeunes générations et la concurrence des produits industriels qui sont en forte demande. |
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