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Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO > Patrimoine culturel immatériel en Mongolie

Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en Mongolie.

Comprendre

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Le pays compte sept pratiques reprisent sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO et six pratiques sont reprisent sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».

Aucune pratique supplémentaire n'est reprise dans le « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture »

Liste représentative

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Pratique Année Domaine Description Illustration
L’Urtiin Duu, chants longs traditionnels populaires
Note

la Mongolie partage cette pratique avec la Chine.

L’Urtiin duu ou « chant long » est l’une des deux formes majeures de chant mongol, l’autre étant le « chant court » (Bogino duu). Il tient une place particulière dans la société mongole et fait l’objet d’une véritable vénération en tant que forme rituelle d’expression associée aux célébrations et fêtes importantes. L’Urtiin duu est exécuté en diverses occasions : mariages, inauguration d’un nouvel habitat, naissance d’un enfant, marquage au fer d’un poulain et autres événements fêtés par les communautés mongoles nomades. Ces chants longs peuvent également être interprétés lors du naadam, une festivité organisée autour de concours de tir à l’arc, de lutte et de courses de chevaux. L’Urtiin duu est un chant lyrique qui se distingue par l’abondance de ses ornementations, l’emploi de la voix de fausset, une tessiture vocale très étendue et une composition de forme libre. La mélodie ascendante est lente et régulière, alors que la mélodie descendante est souvent entrecoupée de rythmes entraînants. L’interprétation et le contenu de l’Urtiin duu sont étroitement liés au mode de vie ancestral des nomades mongols dans leurs prairies. Si l’Urtiin duu est généralement considéré comme étant apparu il y a 2 000 ans, les premières œuvres littéraires où il est évoqué datent du treizième siècle. Plusieurs styles régionaux ont été préservés jusqu’à aujourd’hui. Les interprétations et les compositions actuelles continuent de jouer un rôle majeur dans la vie sociale et culturelle des nomades de la Mongolie et de la République autonome de Mongolie-Intérieure, dans le nord de la République populaire de Chine. Depuis les années 1950, l’urbanisation et l’industrialisation prennent le pas sur le nomadisme, entraînant la disparition de pratiques et expressions traditionnelles. Une partie des prairies où les praticiens vivaient en nomades a été victime de la désertification, obligeant de nombreuses familles à opter pour un mode de vie sédentaire où certains thèmes classiques de l’Urtiin duu, tel l’éloge des vertus et des connaissances nomades, perdent tout leur sens.


La musique traditionnelle du Morin Khuur Le violon à deux cordes appelé morin khuur occupe une place de choix dans la culture nomade mongole. Des sources écrites datant de l’empire mongol des treizième et quatorzième siècles font état d’instruments à cordes au manche orné d’une tête de cheval. L’importance de ce violon va bien au-delà de sa fonction d’instrument de musique, car il était traditionnellement partie intégrante des rituels et de la vie quotidienne des nomades mongols. La conception singulière du morin khuur est étroitement liée au culte du cheval, cher à ce peuple. Le corps creux de l’instrument, de forme trapézoïdale, est muni d’un long manche dépourvu de frettes et surmonté d’une tête de cheval à son extrémité. Juste sous la tête, deux chevilles font saillie comme des oreilles de chaque côté du manche. La caisse de résonance est recouverte d’une peau de bête, les cordes et l’archet sont en crin de cheval. Le son caractéristique de l’instrument est produit en frottant ou frappant l’archet contre les deux cordes. L’une des techniques de jeu les plus courantes est le tiré-poussé d’archet de la main droite, avec divers doigtés de la main gauche. Il est le plus souvent joué en solo, mais peut aussi accompagner les danses, les chants longs (urtiin duu), les récits mythiques, les cérémonies et les tâches quotidiennes liées aux chevaux. À ce jour, le répertoire du morin khuur a conservé quelques airs (tatlaga) spécifiquement destinés à dompter les animaux. La présence simultanée du ton principal et d’harmoniques a toujours rendu difficile sa transcription en notation classique. C’est pourquoi il est transmis oralement de maître à apprenti travers les générations. Depuis une quarantaine d’années, la plupart des Mongoles ont émigré vers les agglomérations, loin du contexte historique et spirituel du morin khuur. De plus, l’instrument est souvent accordé pour répondre aux impératifs techniques du concert en salle, ce qui produit des sons plus aigus et plus forts qui éclipsent de nombreuses subtilités de timbre. Heureusement, les communautés pastorales qui vivent encore dans le sud de la Mongolie ont réussi à préserver de nombreux aspects de l’art du morin khuur ainsi que les rituels et coutumes associés.


L’art traditionnel du Khöömei mongol arts du spectacle Le Khöömei est une forme de chant originaire de l’Ouest de la Mongolie, dans les montagnes de l’Altaï. Le chanteur imite des sons de la nature, en émettant simultanément deux sons vocaux distincts : un bourdon continu sur lequel se superpose une mélodie d’harmoniques. Le Khöömei, qui signifie littéralement pharynx, passe pour s’être inspiré des oiseaux dont les esprits tiennent une place centrale dans les pratiques chamaniques. Les innombrables techniques de Khöömei mongol sont regroupées en deux styles principaux : le kharkhiraa (Khöömei profond) et l’isgeree Khöömei (Khöömei sifflé). Dans le kharkhiraa le chanteur produit un bourdon en voix de gorge, en faisant ressortir l’harmonique inférieure ou la sous-harmonique de l’octave en dessous. Dans l’isgeree Khöömei, ce sont les harmoniques supérieures de la fondamentale qui sont mises en valeur, ce qui produit un sifflement aigu. Dans les deux cas, le bourdon est produit avec des cordes vocales très tendues, tandis que la mélodie est créée en modulant la taille et la forme de la cavité buccale, en ouvrant et fermant les lèvres et en bougeant la langue. Le Khöömei est exécuté par les nomades mongols en diverses occasions sociales, allant des grandes cérémonies d’État aux événements festifs domestiques. Le Khöömei est également chanté par ceux qui font paître les troupeaux et à l’intérieur de la yourte pour bercer les bébés. Il est traditionnellement transmis par les détenteurs aux apprenants ou par les maîtres aux apprentis.


Le Naadam, festival traditionnel mongol Pratiques sociales, rituels et événements

festifs

Le Naadam est un festival national qui se déroule tous les ans du 11 au 13 juillet dans toute la Mongolie ; il s’articule autour de trois jeux traditionnels : la course de chevaux, la lutte et le tir à l’arc. Le Naadam mongol est intimement lié au mode de vie nomade des Mongols qui pratiquent depuis très longtemps le pastoralisme dans les vastes steppes de l’Asie centrale. Des traditions orales, des arts du spectacle, des plats nationaux, l’artisanat et des formes culturelles telles que le chant long, le chant diphonique Khöömei, la danse Bie biyelgee et le violon appelé morin khuur sont également des composantes majeures du Naadam. Les Mongols suivent des rituels et des pratiques spécifiques pendant le festival, notamment le port de costumes spéciaux et l’utilisation d’outils et d’articles de sport particuliers. Les participants vénèrent les sportifs, hommes, femmes et enfants, qui participent aux compétitions et les vainqueurs se voient décerner des titres en récompense de leurs exploits. Les chants de prières et poèmes rituels sont dédiés aux candidats dans les événements. N’importe qui est autorisé et encouragé à participer au Naadam, ce qui favorise la participation et la cohésion de la communauté. Les trois sports pratiqués sont directement liés au mode et aux conditions de vie des Mongols, et leur transmission est traditionnellement assurée par les membres de la famille dans le cadre de l’apprentissage au sein du foyer, bien que des modes de formation plus formels soient récemment apparus pour la lutte et le tir à l’arc. Les rituels et coutumes du Naadam mettent en outre l’accent sur le respect de la nature et de l’environnement.


Fauconnerie, un patrimoine humain vivant
Note

La Mongolie partage cette pratique avec l'Allemagne, l'Arabie saoudite, l'Autriche, la Belgique, les Émirats arabes unis, l'Espagne, la France, la Hongrie, l'Italie, le Kazakhstan, le Maroc, le Pakistan, le Portugal, le Qatar, la Syrie, la Corée du Sud et la Tchéquie.

pratiques sociales, rituels et événements festifs La fauconnerie est l'activité traditionnelle qui consiste à conserver et dresser des faucons et autres rapaces pour attraper du gibier dans son environnement naturel. Utilisée à l'origine comme moyen de se procurer de la nourriture, la fauconnerie s'identifie aujourd’hui à l'esprit de camaraderie et de partage plus qu’à la subsistance. On la trouve principalement le long des itinéraires et corridors de migration et elle est pratiquée par des amateurs et des professionnels de tous âges, hommes ou femmes. Les fauconniers développent une relation forte et un lien spirituel avec leurs oiseaux ; une forte implication est nécessaire pour élever, former, dresser et faire voler les faucons. La fauconnerie se transmet en tant que tradition culturelle par des moyens aussi variés que le mentorat, l’apprentissage au sein de la famille ou la formation plus formelle dans des clubs. Dans les pays chauds, les fauconniers emmènent leurs enfants dans le désert et leur apprennent à maîtriser l'oiseau et à établir une relation de confiance avec lui. Si les fauconniers sont d’origines très diverses, ils partagent des valeurs, des traditions et des pratiques communes notamment les méthodes d’entraînement des oiseaux et la façon de s’en occuper, l’équipement utilisé et le lien affectif entre le fauconnier et l’oiseau. La fauconnerie est le socle d’un patrimoine culturel plus large, qui inclut des costumes traditionnels, une alimentation, des chants, de la musique, de la poésie et des danses, autant de coutumes entretenues par les communautés et clubs qui la pratiquent.


L’artisanat traditionnel du ger mongol et les coutumes associées Pratiques sociales, rituels et événements festifs

Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel

L’artisanat du ger mongol est une entreprise traditionnelle nécessitant la participation d’une famille ou d’une communauté où des hommes s’occupent de sculpter le bois, tandis que des femmes et des hommes peignent, cousent et confectionnent le feutre. Le ger est une structure ronde composée de murs, de perches et d’un plafond rond recouverts de toile et de feutre et fixés à l’aide de cordes. Il est assez léger pour être transporté par les nomades, assez souple pour être plié et emballé, assez solide pour être régulièrement monté et démonté. Le ger rond peut résister aux vents violents du printemps de Mongolie. Ses principales caractéristiques sont identiques dans l’ensemble du pays : structures en bois peintes et ornées de décorations mongoles traditionnelles, couvertures en feutre blanc et en toile blanche, cordes fabriquées avec des poils d’animaux, revêtements de sol et tapis en feutre cousu à la main, mobilier. L’artisanat du ger mongol est enseigné aux jeunes générations principalement par des artisans plus âgés sous la forme de mentorat. Le démontage et le montage du ger sont toujours des activités familiales que les enfants apprennent en regardant leurs aînés. La tonte et la préparation de la laine de mouton, la fabrication du feutre, la confection de la toile et la préparation des boiseries sont généralement des activités communautaires. Habitat traditionnel, le ger mongol joue un rôle social et culturel important pour les familles nomades. Les artisans qui les fabriquent sont très respectés au sein de leur communauté.


Le tir aux osselets mongol Traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel

Pratiques sociales, rituels et événements festifs

Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel

Les Mongols vénèrent certaines parties des os de leur bétail qu’ils utilisent pour leurs rites religieux, leurs loisirs et leurs jeux traditionnels. L’un de ces jeux populaires, qui se joue en équipe, est le tir aux osselets. Les équipes sont composées de six à huit joueurs qui envoient trente petites tablettes de marbre ressemblant à des dominos sur une surface en bois lisse, vers une cible composée d’osselets de mouton, en essayant de les faire tomber dans une zone donnée. Ils jouent tout en entonnant des mélodies et des chansons traditionnelles propres au tir aux osselets. Chaque joueur possède ses propres outils et instruments de tir, et porte un costume décoré d’ornements spécifiques en fonction de son rang et de son mérite. Les membres de l’équipe sont unis par des liens étroits et suivent des règles éthiques de respect mutuel et de dignité. Les rituels, connaissances, savoir-faire, techniques et expertise associés au tir aux osselets, ainsi que les techniques de fabrication des outils, accessoires et équipements, sont transmis de maître à élèves. Le tir aux osselets constitue un environnement favorable dans lequel chaque membre contribue au succès de l’équipe, au bien-être social et à l’épanouissement des individus en se soutenant et en apprenant les uns des autres. Cette tradition permet de rapprocher des équipiers venant de différents horizons, d’encourager leur interaction et le respect des anciens, et de renforcer le respect mutuel et la cohésion sociale.


Registre des meilleures pratiques de sauvegarde

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La Malaisie n'a pas de pratique inscrite au registre des meilleures pratiques de sauvegarde.

Liste de sauvegarde d'urgence

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Pratique Année Domaine Description Illustration
La musique traditionnelle pour flûte tsuur Arts populaires du spectacle

Coutumes, rites et des festivals

La musique pour flûte tsuur repose sur une technique à la fois instrumentale et vocale : un mélange de sons produits simultanément par l’instrument et par la gorge du musicien. La musique pour flûte tsuur est inséparable des populations mongoles Uriankhai de la région de l’Altaï et fait, aujourd’hui encore, partie intégrante de leur vie quotidienne. Elle plonge ses racines dans la pratique ancienne du culte de la nature et de ses esprits gardiens, qui consistait à imiter des sons naturels. La flûte tsuur est un instrument à vent en bois en forme de tuyau vertical avec trois trous pour les doigts. La pression des dents de devant sur l’embouchure de la flûte et l’utilisation simultanée de la gorge produisent un timbre unique composé d’un son clair et doux et d’un bourdon. La flûte tsuur est traditionnellement jouée comme invocation pour faire bonne chasse ou pour avoir un temps clément, comme bénédiction pour éloigner le danger pendant un voyage ou pour les mariages et autres festivités. La musique, qui est aussi un art d’interprétation, traduit les sentiments intimes du voyageur solitaire et relie l’homme à la nature. La tradition de la flûte tsuur se perd depuis quelques décennies, par négligence et animosité à l’égard des coutumes populaires et de la foi religieuse, laissant de nombreux endroits sans joueur de tsuur ni familles possédant une flûte tsuur. Les quarante instruments connus préservés au sein du groupe des Mongols Uriankhai sont transmis exclusivement grâce à la mémoire des générations successives : cette caractéristique rend cet art extrêmement vulnérable au risque de disparition.


Le Biyelgee mongol, danse populaire traditionnelle mongole Art du spectacle


Pratiques sociales, rituels et événements festifs

Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel

Le Biyelgee : danse populaire traditionnelle mongole est exécuté par les danseurs de différents groupes ethniques des provinces mongoles de Khovd et d’Uvs. Considérées comme l’ancêtre originel des danses nationales mongoles, les danses Biyelgee incarnent le mode de vie nomade dans lequel elles puisent leurs racines. Elles sont en principe exécutées dans l’espace restreint de l’intérieur du ger (la yourte, l’habitation nomade) et sont exécutées à demi-assis ou jambes croisées. Les mouvements des mains, des épaules et des jambes évoquent divers aspects de la vie quotidienne mongole, notamment les tâches ménagères, les coutumes et traditions, ainsi que les caractéristiques spirituelles associées aux différents groupes ethniques. Les danseurs de Biyelgee portent des vêtements et des accessoires associant diverses combinaisons de couleurs, des motifs artistiques, des broderies, du tricot, du matelassé et des techniques de travail du cuir, ainsi que des bijoux en or et en argent spécifiques du groupe ethnique et de la communauté auxquels ils appartiennent. Les danses jouent un rôle majeur dans les événements familiaux et communautaires, tels que fêtes, célébrations, mariages et pratiques liées au travail, exprimant des identités ethniques distinctes, tout en défendant l’unité familiale et la compréhension mutuelle entre groupes ethniques mongols. Le Biyelgee mongol est traditionnellement transmis aux jeunes générations par l’apprentissage ou par des leçons au sein de la famille, du clan ou du voisinage. Actuellement, la majorité des transmetteurs de la danse Biyelgee sont des personnes âgées dont le nombre diminue. La diversité inhérente au Biyelgee mongol est, elle aussi, menacée parce qu’il reste très peu de représentants des formes de Biyelgee propres aux différents groupes ethniques.


Le Tuuli mongol, épopée mongole Art du spectacle


Pratiques sociales, rituels et événements festifs

Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel

Le Tuuli mongol est une tradition orale composée d’épopées héroïques qui font entre plusieurs centaines et plusieurs milliers de vers et combinent bénédictions, panégyriques, formules magiques, expressions idiomatiques, contes de fées, mythes et chants traditionnels. Il est considéré comme une encyclopédie vivante des traditions mongoles orales et immortalise l’histoire héroïque du peuple mongol. Les chanteurs épiques se distinguent par une mémoire et des talents artistiques prodigieux, associant chant, improvisations vocales et composition musicale, le tout mêlé d’éléments appartenant au théâtre. Les chants épiques sont interprétés avec l’accompagnement musical d’instruments tels que le morin khuur (violon à tête de cheval) et le tovshuur (luth). Les épopées sont interprétées à l’occasion de nombreux événements sociaux et publics, notamment les affaires d’État, les mariages, la première fois que l’on coupe les cheveux à un enfant, le naadam (compétitions de lutte et de tir à l’arc et courses de chevaux) et le culte des sites sacrés. Ces épopées, qui ont évolué au fil des siècles, sont le reflet des modes de vie nomades, des comportements sociaux, de la religion, des mentalités et de l’imagination du peuple. Les artistes exécutants cultivent les traditions épiques de génération en génération, apprenant, exécutant et transmettant les techniques au sein du cercle familial, de père en fils. À travers les épopées, les Mongols transmettent leurs connaissances historiques et leurs valeurs aux jeunes générations, renforçant le sentiment d’identité nationale, la fierté et l’unité. Or, le nombre de formateurs et d’apprentis est en train de diminuer. Avec cette disparition progressive de l’épopée mongole, c’est tout le système de transmission des connaissances historiques et culturelles qui se dégrade.


La technique d’interprétation du chant long des joueurs de flûte limbe – la respiration circulaire Arts du Spectacle La flûte limbe est une flûte traversière en bois de feuillu ou en bambou traditionnellement utilisée pour les chants longs populaires mongols. Grâce à la technique de la respiration circulaire, les joueurs de flûte limbe peuvent produire les mélodies continues caractéristiques de ce chant long. Les musiciens inspirent par le nez et soufflent simultanément par la bouche l’air qu’ils ont emmagasiné dans leurs joues, ce qui leur permet de jouer sans s’interrompre. Un couplet d’un chant long populaire dure environ quatre ou cinq minutes. Un chant comprenant de trois à cinq couplets, cela suppose de jouer de la flûte de façon continue durant douze à vingt-cinq minutes. Les méthodes de formation traditionnelles utilisées pour acquérir cette technique comprennent des exercices qui consistent à souffler le plus longtemps possible tantôt sur la flamme d’une bougie sans l’éteindre, tantôt dans une paille plongée dans un verre d’eau. La flûte limbe se caractérise par les mélodies euphoniques, le mélisme et les airs cachés qu’elle produit, ainsi que par les mouvements adroits et délicats de la langue et des doigts requis pour sa pratique. La diminution considérable du nombre de praticiens individuels ou en groupe fait qu’il ne reste que de rares détenteurs de l’élément – ce qui se révèle inquiétant. Le phénomène est dû en partie à la prédominance des formes musicales et des systèmes de formation étrangers. À l’heure actuelle, il ne reste plus que quatorze joueurs de flûte limbe, ce qui rend instables la fréquence et le rayonnement de la pratique de cet élément traditionnel.


La calligraphie mongole Pratiques sociales, rituels et événements festifs

Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel

La calligraphie mongole est une technique d’écriture consistant à relier verticalement des traits continus pour former des mots. L’alphabet de l’écriture classique mongole compte quatre-vingt-dix lettres, formées à partir de six traits principaux respectivement nommés « tête », « dent », « tige », « estomac », « arc » et « queue ». Cette écriture méticuleuse est utilisée pour les lettres et les invitations officielles, la correspondance diplomatique et les lettres d’amour ; une forme abrégée est employée comme méthode de sténographie ; et on l’utilise sous forme « pliée » pour les emblèmes, les logos, les pièces de monnaie et les timbres. Les mentors sélectionnent traditionnellement les meilleurs élèves et les forment pendant cinq à huit ans pour en faire des calligraphes. Élèves et professeurs se lient pour la vie et continuent à améliorer mutuellement leur art et leur talent. L’intensification de la transition sociale, l’urbanisation et la mondialisation ont entraîné une baisse importante du nombre de jeunes calligraphes. Actuellement, seuls trois universitaires d’âge mûr forment de manière bénévole une petite communauté d’une vingtaine de jeunes calligraphes. En outre, avec l’augmentation du coût de la vie, les mentors ne peuvent plus se permettre d’enseigner à une autre génération sans être rémunérés. C’est pourquoi des mesures spéciales sont nécessaires pour attirer l’attention des jeunes sur cet art traditionnel de l’écriture, ainsi que pour sauvegarder et revitaliser la tradition de l’écriture et de la calligraphie mongoles.


Le rituel pour amadouer les chamelles Traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel

Arts du spectacle

Pratiques sociales, rituels et événements festifs

Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers

Ce rituel permet aux bergers mongols d’encourager les chamelles à accepter leur nouveau-né ou à adopter un chamelon orphelin. La mère est attachée près du petit et un chanteur entonne doucement sa mélopée monocorde, qu’il accompagne de gestes et de sons. L’amadoueur peut adapter la mélodie en fonction de la réaction de la chamelle, qui peut se faire agressive, puis l’amadoue peu à peu pour lui faire accepter le petit. Le rituel débute à la nuit tombante ou au crépuscule et nécessite un grand savoir-faire pour la prise en charge des chameaux, ainsi qu’un don pour le chant ou des compétences musicales comme le violon à tête de cheval ou la flûte. La plupart des bergères appliquent des techniques et des méthodes pour amadouer, mais des amadoueurs professionnels peuvent être sollicités si aucun chanteur ou musicien n’est disponible dans la communauté locale. Le rituel constitue un moyen symbolique de créer et de maintenir les liens sociaux au sein des familles nomades et de leurs communautés. Il est transmis par les parents et les anciens aux plus jeunes par le biais d’un apprentissage domestique. Des changements dans le paysage social et culturel menacent cependant sa viabilité. Aujourd’hui, les motos sont préférées aux chameaux comme moyens de transport, et une migration croissante vers les centres urbains a eu pour effet de réduire le nombre de jeunes bergers et bergères. Le nombre de détenteurs culturels diminue par conséquent rapidement, au fur et à mesure que les jeunes générations s’éloignent de ce qui les liait traditionnellement au mode d’élevage pastoral.


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