Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO aux Émirats arabes unis.
Comprendre
modifierLe pays compte neuf pratiques reprises sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO et deux pratiques sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».
Aucune pratique supplémentaire n'est reprise dans le « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture ».
Listes
modifierListe représentative
modifierPratique | Année | Domaine | Description | Illustration |
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Al-Taghrooda, poésie chantée traditionnelle des Bédouins dans les Émirats arabes unis et le Sultanat d’Oman Note
Les Émirats arabes unis partagent cette pratique avec Oman. |
2012 | les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel
les arts du spectacle les pratiques sociales, rituels et événements festifs |
Al-Taghrooda, poésie chantée traditionnelle des Bédouins, est composée et récitée par les hommes qui traversent à dos de chameau les zones désertiques des Émirats arabes unis et du Sultanat d’Oman. Les Bédouins croient que leur chant offre une distraction aux cavaliers et stimule les bêtes pour qu’elles avancent au même rythme. De courts poèmes de sept vers ou moins sont improvisés et répétés par deux groupes de cavaliers, souvent à la manière d’un chant antiphonal. En général, le chanteur principal récite le premier vers et le second groupe lui répond. Ces poèmes s’interprètent aussi autour d’un feu de camp, lors des mariages et des fêtes tribales et nationales, en particulier les courses de chameaux ; certaines femmes bédouines composent et récitent lorsqu’elles sont engagées dans des travaux collectifs. L’aspect le plus important est le lien social tissé au cours de l’échange oral des stances. Ces paroles sont autant de messages envoyés aux êtres aimés, aux proches, aux amis ou aux chefs de tribus. C’est aussi un moyen pour le poète de faire des commentaires sur les questions sociales. Ses autres fonctions sont de régler les conflits entre individus ou tribus, de porter l’attention du public sur les réalisations historiques et les thèmes d’actualité telles que les bonnes pratiques de conduite et les questions de santé. Ces spectacles offrent aussi au public un moyen d’apprendre à connaître son histoire et avoir une image de son mode de vie traditionnel. L’art de composer et réciter les poèmes se transmet par le biais de la famille et des anciens de la communauté. |
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Al-Ayyala, un art traditionnel du spectacle dans le Sultanat d’Oman et aux Émirats arabes unis Note
Les Émirats arabes unis partagent cette pratique avec Oman. |
2014 | les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel
les arts du spectacle les pratiques sociales, rituels et événements festifs les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel |
Al-Ayyala est une pratique culturelle expressive et populaire qui a lieu dans le nord-ouest d’Oman et dans l’ensemble des Émirats arabes unis. Al-Ayyala mêle la poésie chantée, la musique des tambours et la danse, et simule une bataille. Deux rangées de vingt hommes environ se font face, en tenant de minces cannes en bambou qui symbolisent des lances ou des épées. Entre les rangées prennent place les musiciens, qui jouent sur des tambours, grands et petits, des tambourins et des cymbales en laiton. Les rangées d’hommes agitent la tête et leurs bâtons au rythme du tambour et chantent des chants poétiques, pendant que d’autres se déplacent autour des rangées en tenant des épées ou des fusils, qu’ils lancent de temps à autre en l’air avant de les rattraper. Aux Émirats arabes unis, des jeunes filles vêtues d’une robe traditionnelle se tiennent devant en secouant leur chevelure d’un côté et de l’autre. La mélodie se compose de sept sonorités répétées de façon irrégulière, et la poésie chantée varie selon les circonstances. Al-Ayyala est pratiquée pendant les mariages et d’autres festivités dans le Sultanat d’Oman et aux Émirats arabes unis. Ses praticiens sont d’origine et d’âge divers. Le chef a généralement hérité de son rôle et il est chargé de former les autres praticiens. Al-Ayyala réunit tous les âges, les sexes et les classes sociales. |
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L’Al-Razfa, un art traditionnel du spectacle Note
Les Émirats arabes unis partagent cette pratique avec Oman. |
2015 | les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel
les arts du spectacle les pratiques sociales, rituels et événements festifs |
Al-Razfa est un art du spectacle populaire aux Émirats arabes unis et Sultanat d’Oman. Il est pratiqué par des hommes de tout âge et de toute classe sociale lors des manifestations sociales, telles que les mariages et fêtes nationales. Les interprètes forment deux rangées face à face, avec des danseurs remplissant l’espace entre les deux. Menées par le chanteur principal, les deux rangées forment deux chœurs qui se répondent au son des tambours et d’autres instruments. De nombreux chants reprennent des vers de poésie traditionnelle nabati, soigneusement choisis pour l’occasion. Les danseurs exécutent des chorégraphies en rythme avec la musique tout en tenant des répliques en bois de fusils. Dans certaines représentations, de jeunes filles se mêlent à la danse en agitant leurs cheveux au son des instruments. À l’origine pratiqué comme une célébration communautaire de la victoire, Al-Razfa s’est depuis largement converti en forme de divertissement très populaire. Ses praticiens ont adapté les instruments de musique et composé des mélodies qui plaisent aux jeunes tout en préservant les anciennes expressions et les traditions orales de cet art. Tout le monde peut participer à cet art du spectacle, aussi bien les chefs d’État et les anciens que les jeunes enfants. Aujourd’hui, Al-Razfa se transmet directement en famille par la participation et l’observation lors de manifestations sociales. Les interprètes individuels apprennent leur rôle par le biais de la pratique tandis que les filles sont formées par leur mère et leurs sœurs aînées. |
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2015 | les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel
les pratiques sociales, rituels et événements festifs les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers |
Les Majlis, littéralement « endroits pour s’asseoir », sont des lieux où les membres de la communauté se réunissent pour discuter des événements et des enjeux locaux, échanger des nouvelles, recevoir des invités, rencontrer des gens et se divertir. Le Majlis est l’endroit où la communauté se réunit pour résoudre les problèmes, pour présenter ses condoléances et organiser des réceptions de mariage. Il correspond généralement à un grand espace recouvert de tapis au sol et de coussins placés contre le mur. Il comporte habituellement une cuisinière ou un feu pour préparer du café et d’autres boissons chaudes. L’espace du Majlis est ouvert à tout le monde et peut être fréquenté par les membres de la famille, les tribus et les habitants du même quartier et d’autres quartiers éloignés. Les aînés de la communauté sont considérés comme ses véritables détenteurs, notamment ceux qui possèdent de vastes connaissances au sujet de la nature, de la généalogie et de l’histoire tribale. Les juges et les cheikhs religieux revêtent une importance particulière dans le Majlis, étant donné qu’ils arbitrent les conflits et clarifient les droits et les responsabilités d’ordre politique, social et religieux. Les femmes possèdent leurs propres Majlis, même si certaines femmes importantes fréquentent d’autres Majlis, notamment ceux à caractère intellectuel et littéraire. Ces espaces jouent également un rôle prépondérant dans le transfert du patrimoine oral, comme les contes, les chansons populaires et la poésie « nabati ». Du fait que les espaces du Majlis sont ouverts à toutes les classes d’âge, les connaissances sont essentiellement transmises informellement quand les enfants accompagnent les membres de la communauté dans leurs visites. En observant les anciens dans les Majlis, les jeunes apprennent les mœurs et l’éthique de leur communauté ainsi qu’à dialoguer, à écouter et à respecter l’avis d’autrui. |
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Le café arabe, un symbole de générosité Note
Les Émirats arabes unis partagent cette pratique avec l'Arabie saoudite, Oman et le Qatar. |
2015 | les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel
les arts du spectacle les pratiques sociales, rituels et événements festifs les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel |
Servir du café arabe est un aspect important de l’hospitalité dans les sociétés arabes qui est considéré comme un symbole de générosité. Traditionnellement, le café est préparé devant les invités. Le rituel de la préparation démarre par la sélection des grains, qui sont placés dans une poêle plate en fer et légèrement grillés au feu de bois. Les grains torréfiés sont ensuite disposés dans un mortier de cuivre et écrasés à l’aide d’un pilon de cuivre. Le café moulu est placé dans une grande cafetière en cuivre, dans laquelle on verse de l’eau et que l’on met sur le feu. Une fois le café prêt, il est versé dans une plus petite cafetière, puis servi aux invités dans de petites tasses. L’invité le plus important, ou le plus âgé, est servi le premier. La tasse de l’invité n’est remplie qu’au quart, qui peut ainsi être remplie plusieurs fois. L’usage veut que chaque invité boive au moins une tasse mais jamais plus de trois. Il est préparé et apprécié par les hommes et les femmes de toutes les couches de la société, notamment dans le cadre du foyer. Les cheikhs et les chefs de tribu qui servent du café arabe dans leurs lieux de rencontre, ainsi que les aîné(e)s de la communauté bédouine, et les propriétaires de négoce de café, sont considérés comme les principaux détenteurs. La transmission des connaissances et des traditions liées au café arabe se fait en famille à travers l’observation et la pratique. Les jeunes accompagnent également les anciens au marché pour apprendre à sélectionner les meilleurs grains. |
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La fauconnerie, un patrimoine humain vivant | 2016 | pratiques sociales, rituels et événements festifs | La fauconnerie est l'activité traditionnelle qui consiste à conserver et dresser des faucons et autres rapaces pour attraper du gibier dans son environnement naturel. Utilisée à l'origine comme moyen de se procurer de la nourriture, la fauconnerie s'identifie aujourd’hui à l'esprit de camaraderie et de partage plus qu’à la subsistance. On la trouve principalement le long des itinéraires et corridors de migration et elle est pratiquée par des amateurs et des professionnels de tous âges, hommes ou femmes. Les fauconniers développent une relation forte et un lien spirituel avec leurs oiseaux ; une forte implication est nécessaire pour élever, former, dresser et faire voler les faucons. La fauconnerie se transmet en tant que tradition culturelle par des moyens aussi variés que le mentorat, l’apprentissage au sein de la famille ou la formation plus formelle dans des clubs. Dans les pays chauds, les fauconniers emmènent leurs enfants dans le désert et leur apprennent à maîtriser l'oiseau et à établir une relation de confiance avec lui. Si les fauconniers sont d’origines très diverses, ils partagent des valeurs, des traditions et des pratiques communes notamment les méthodes d’entraînement des oiseaux et la façon de s’en occuper, l’équipement utilisé et le lien affectif entre le fauconnier et l’oiseau. La fauconnerie est le socle d’un patrimoine culturel plus large, qui inclut des costumes traditionnels, une alimentation, des chants, de la musique, de la poésie et des danses, autant de coutumes entretenues par les communautés et clubs qui la pratiquent. |
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Les connaissances, savoir-faire, traditions et pratiques associés au palmier dattier | 2019 | * arts du spectacle * connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers * pratiques sociales, rituels et événements festifs * savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel * traditions et expressions orales |
Le palmier dattier est associé à la population des États soumissionnaires depuis des siècles, comme un matériau indispensable à plusieurs formes d’artisanat, plusieurs métiers et plusieurs traditions, coutumes et pratiques socioculturelles, mais aussi comme une importante source de nourriture. Le palmier dattier est une plante à feuilles persistantes typique des régions sèches, car ses racines peuvent pénétrer profondément le sol pour en absorber l’humidité. On compte parmi les détenteurs et les praticiens de l’élément les propriétaires de plantations de palmiers dattiers ; les agriculteurs qui plantent, entretiennent et irriguent les arbres ; les artisans qui fabriquent des produits traditionnels en utilisant les différentes parties du palmier ; les marchands de dattes ; et les créateurs et artistes qui récitent des contes et des poèmes populaires. Les connaissances, savoir-faire, traditions et pratiques associés au palmier dattier ont joué un rôle essentiel dans le renforcement des liens entre les habitants des pays arabes concernés et leurs terres, car cet arbre les a aidés à surmonter les difficultés propres à un environnement désertique. La relation historique que la région entretient avec l’élément a donné naissance à un riche patrimoine culturel rassemblant les pratiques, les connaissances et les savoir-faire encore employés aujourd’hui. Le développement de l’élément à travers les siècles et sa pertinence culturelle expliquent à quel point les communautés locales sont engagées en faveur de sa préservation. Elles participent pour cela à de multiples actions portant sur le palmier dattier, organisent de nombreux rituels festifs et perpétuent les traditions et coutumes liées à l’élément. |
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Note
Les Émirats arabes unis partagent cette pratique avec Oman. |
2020 | * Arts du spectacle * Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers * Pratiques sociales, rituels et événements festifs * Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel * Traditions et expressions orales |
La course de dromadaires, pratique sociale et patrimoine festif associés aux dromadaires, est une pratique sociale populaire dans les communautés concernées. La préparation d’un dromadaire de course comprend plusieurs étapes. Les dromadaires, sélectionnés en fonction de leur type, de leur origine et de leur âge, reçoivent un régime alimentaire spécial. Ils s’entraînent sur le champ de course en groupes et sont formés pour participer aux courses. Les courses de dromadaires se déroulent sur des terrains prévus à cet effet, sous la supervision de comités spécialisés dans les communautés. Pour chaque course il y a généralement entre quinze et vingt dromadaires en lice, et la distance à parcourir est déterminée en fonction de l’âge des animaux. Des traditions, des coutumes et des principes reconnus par les communautés régissent les courses et les pratiques des communautés associées. En outre, un comité de préparation est chargé de vérifier l’origine de chaque dromadaire. La transmission des connaissances et des savoir-faire se fait grâce aux efforts conjoints de représentants de communautés, d’organismes gouvernementaux, de centres spécialisés, de la fédération des courses et de clubs. Les enfants et les jeunes acquièrent progressivement les connaissances et les savoir-faire associés à la pratique par l’observation, la simulation et les expressions orales. La course de dromadaires est un aspect fondamental de leur mode de vie nomade ainsi qu’une source d’inspiration et de créativité dans la poésie et la chanson. Son importance et sa continuité dans la société bédouine sont liées au rôle prépondérant des dromadaires dans les zones désertiques. |
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Al aflaj, système traditionnel d’irrigation aux EAU, traditions orales, connaissances et savoir-faire liés à sa construction, à son entretien et à la distribution équitable de l’eau | 2020 | * Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers * Pratiques sociales, rituels et événements festifs * Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel * Traditions et expressions orales |
Les al aflaj et les traditions orales, connaissances et savoir-faire liés à leur construction, à leur entretien et à la distribution équitable de l’eau constituent une source de fierté pour les communautés concernées. Ce système traditionnel d’irrigation repose sur un tunnel souterrain conduisant l’eau sur de longues distances, depuis une source souterraine jusqu’à un bassin accessible aux communautés. L’eau suit une pente progressive des hauts plateaux jusqu’aux plaines, les tunnels souterrains limitant l’évaporation. Les al aflaj se composent également d’un réseau de canaux superficiels qui servent à distribuer l’eau aux exploitations agricoles locales. Le système des al aflaj est fondé sur des connaissances et pratiques ancestrales en lien avec la nature et l’univers. Il s’appuie également sur une expertise ancienne permettant de trouver des sources d’eau en étudiant le type de végétation et d’autres indications, sur des savoir-faire traditionnels en matière de forage et d’entretien du système d’irrigation et sur la distribution équitable de l’eau. Les membres des communautés contribuent à l’entretien des al aflaj et aident à enlever la boue des tunnels. Ces connaissances et expériences sont transmises de génération en génération depuis 3 000 ans. Les connaissances liées à l’élément sont transmises à travers l’instruction et le partage d’expérience, mais aussi par d’autres moyens tels que des excursions proposées aux écoliers. Depuis des siècles, les al aflaj fournissent de l’eau potable aux habitants et aux animaux et servent à irriguer les terres agricoles de cette région aride. Ils reflètent l’esprit créatif dont la communauté fait preuve pour faire face au manque d’eau et au milieu désertique. |
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Registre des meilleures pratiques de sauvegarde
modifierLes Émirats arabes unis n'ont pas de pratique inscrite au registre des meilleures pratiques de sauvegarde.