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Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO > Patrimoine culturel immatériel en Suisse

Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en Suisse.

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La Suisse est État partie de la Convention sur le patrimoine culturel immatériel qu'elle a ratifié le .

Le pays compte sept pratiques reprises sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO. Trois font partie du domaine des « pratiques sociales, rituels et événements festifs » ; une fait partie du domaine des « connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers » ; deux font partie du domaine du « savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel » et une dans le « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture ».

Aucune autre pratique n'est reprise sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».

Liste représentative

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Pratique Année Domaine Description Illustration
1 La Fête des vignerons de Vevey 2016 pratiques sociales, rituels et événements festifs À Vevey, en Suisse, il existe une tradition qui célèbre le travail des vignerons de la communauté et à laquelle participent non seulement des professionnels mais aussi des membres du public et des artistes locaux. D’abord simple parade, la Fête des Vignerons compte aujourd’hui 15 représentations sur trois semaines et plus de 5 000 figurants. Organisée tous les vingt ans, chaque fête repose sur la recréation de thèmes traditionnels tels que le travail de la terre et des vignes, le cycle des saisons et la fraternité. Des cortèges ont lieu pendant toute la durée de la fête, ainsi que des remises de prix aux meilleurs vignerons. La fête comporte aussi de la musique et des chansons, comme le Ranz des vaches (chant traditionnel des gardiens de troupeaux alpins), et des processions jusqu’à la ville voisine de La Tour-de-Peilz. On peut également y rencontrer des figurants déguisés et des marmousets (figurines de bois fixées sur des bâtons). La Fête des Vignerons repose essentiellement sur le travail de bénévoles, qui la préparent pendant plusieurs années. La transmission se fait par le biais des familles et de l’association à but non lucratif de la Confrérie des Vignerons de Vevey, qui coordonne la fête et dont les membres sont issus du grand public. Cette tradition encourage l’esprit de communauté, contribue à la vie artistique et procure un sentiment de continuité culturelle, tout en stimulant le savoir-faire des artisans vignerons.


2 Le carnaval de Bâle 2017 pratiques sociales, rituels et événements festifs Le Carnaval de Bâle débute le lundi qui suit le mercredi des Cendres et dure exactement 72 heures. C’est le plus grand carnaval de Suisse. Deux cortèges, le lundi et le mercredi, rassemblent 11 000 carnavaliers costumés dans des défilés composés de cliques de fifres et tambours, de chars et de calèches. Le mardi est le jour dédié aux enfants, avec des concerts et des expositions de lanternes. D’autres événements viennent également rythmer la fête. Le carnaval ressemble à une revue satirique géante où tous les moyens visuels et rhétoriques sont utilisés pour dénoncer défauts et bévues. Environ 20 000 personnes de tout âge, rang social, origine et convictions politiques participent activement à la fête, qui attire près de 200 000 visiteurs suisses et étrangers. Les détenteurs et les praticiens sont organisés en associations de différents types, composées d’hommes et de femmes à parts égales. Le carnaval contribue à la cohésion sociale, promeut la tolérance par le biais de la critique sociale et contribue à la sauvegarde du dialecte local. La transmission s’effectue de manière informelle dans les familles qui y participent depuis plusieurs générations. Les cliques jouent également un rôle important à cet égard. Plusieurs d’entre elles ont une section dédiée à la relève. Plusieurs manifestations pré-carnavalesques rythment l’année et permettent la transmission de l’élément en dehors du carnaval. Grâce aux mesures de sauvegarde prises par les communautés au cours des décennies passées et au soutien constant des autorités, le carnaval a pu être sauvegardé.


La gestion du danger d'avalanches
Note

La Suisse partage cette pratique avec l'Autriche.

2018 connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers La gestion du danger d’avalanches a façonné l’identité des populations alpines confrontées chaque hiver à la menace que constituent les avalanches pour les habitants, les touristes, les moyens de communication et autres infrastructures vitales. Les Alpes étant densément peuplées, le phénomène des avalanches est une préoccupation majeure et une responsabilité collective des communautés. Depuis des siècles, habitants et montagnards ont développé des savoirs empiriques locaux, des stratégies de gestion et d’évitement des risques ainsi que des pratiques culturelles pour se prémunir du danger que représentent les avalanches. De nos jours, des outils modernes tels que des instruments de mesure et une cartographie des risques constituent des compléments aux savoirs traditionnels que les détenteurs continuent de développer et d’adapter sur le terrain. L’élément est enraciné dans la culture du quotidien des communautés et souligne l’importance de la solidarité en situation de crise. L’évaluation des risques d’avalanche requiert une connaissance approfondie de la nature, en particulier du terrain, de la neige, des conditions météorologiques et des avalanches passées. Si ces connaissances étaient auparavant transmises oralement, elles sont désormais le fruit d’un processus dynamique qui associe le savoir empirique et l’expérience pratique : les transferts de connaissances se font de la science vers la pratique et du terrain vers la recherche. De nombreuses activités de formation sont proposées, et les personnes intéressées ont accès à une grande diversité de sources d’informations telles que bulletins d’avalanches, médias, aide-mémoire, sites web, manuels et expositions.


L'art de la construction en pierre sèche : savoir-faire et techniques
Note

La Suisse partage cette pratique avec la Croatie, Chypre, la France, la Grèce, l'Italie, la Slovénie et l'Espagne.

2018 savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel L’art de la construction en pierre sèche correspond au savoir-faire associé à la construction d’ouvrages en pierre en empilant les pierres les unes sur les autres sans utiliser aucun autre matériau, si ce n’est parfois de la terre sèche. Les structures en pierre sèche sont présentes dans la plupart des zones rurales – principalement sur des terrains accidentés – tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des espaces habités. Elles ne sont toutefois pas absentes des zones urbaines. La stabilité des structures est assurée par un choix et un placement soigneux des pierres. Les structures en pierre sèche ont façonné des paysages multiples et fort variés, permettant le développement de différents types d’habitats, d’agriculture et d’élevage. Ces structures témoignent des méthodes et pratiques utilisées par les populations depuis la préhistoire jusqu’à l’époque moderne pour organiser leurs espaces de vie et de travail en optimisant les ressources naturelles locales et humaines. Elles jouent un rôle essentiel pour empêcher les glissements de terrain, inondations et avalanches, lutter contre l’érosion et la désertification des terres, améliorer la biodiversité et créer des conditions microclimatiques adéquates pour l’agriculture. Les détenteurs et praticiens sont les communautés rurales dans lesquelles l’élément est profondément enraciné, ainsi que les professionnels du secteur de la construction. Les structures en pierre sèche sont toujours réalisées en parfaite harmonie avec l’environnement et la technique est représentative d’une relation harmonieuse entre les êtres humains et la nature. La pratique est principalement transmise à travers une application pratique adaptée aux conditions propres à chaque lieu.


L'alpinisme
Note

La Suisse partage cette pratique avec la France et l'Italie.

2019 L’alpinisme est l’art de gravir des sommets et des parois en haute montagne, en toutes saisons, en terrain rocheux ou glaciaire. Il fait appel à des capacités physiques, techniques et intellectuelles et se pratique en utilisant des techniques adaptées, du matériel et des outils très spécifiques comme les piolets et les crampons. Il s’agit d’une pratique physique traditionnelle qui se caractérise par une culture partagée, regroupant la connaissance de l’environnement de la haute montagne, l’histoire de la pratique et des valeurs qui lui sont associées, et des savoir-faire spécifiques. L’alpinisme requiert également des connaissances sur l’environnement, les conditions climatiques changeantes et les risques naturels. Il s’appuie aussi sur des références esthétiques, les alpinistes étant attachés à l’élégance du geste dans l’ascension, à la contemplation des paysages et à la communion avec les milieux naturels traversés. La pratique mobilise en outre des principes éthiques reposant sur les engagements de chacun, notamment à ne laisser aucune trace de son passage et à porter secours aux autres praticiens. L’esprit d’équipe, symbolisé par la cordée, est un autre élément essentiel de la mentalité des alpinistes. La plupart des membres de la communauté appartiennent à des clubs alpins, qui diffusent les pratiques alpines dans le monde entier. Ces clubs organisent des sorties collectives, fournissent des informations pratiques et contribuent à diverses publications. Ce sont donc des vecteurs de la culture de l’alpinisme. Depuis le XXe siècle, les clubs alpins des trois pays cultivent des liens d’amitié en organisant fréquemment des rencontres bilatérales ou trilatérales à divers niveaux.


3 Processions de la Semaine sainte à Mendrisio 2019 pratiques sociales, rituels et événements festifs Les processions de la Semaine sainte ont lieu dans la ville historique de Mendrisio les soirs du Jeudi et du Vendredi saints et attirent plus de 10 000 spectateurs. En ces occasions, les lumières de la ville sont éteintes et les rues ne sont plus éclairées qu’à la lueur des « transparents », des peintures translucides montées sur des cadres en bois et illuminées de l’intérieur, qui sont fabriquées à l’aide d’une technique de peinture particulière datant de la fin du XVIIIe siècle. Aujourd’hui, les 260 transparents illustrent des scènes et des symboles bibliques. Lors de la procession du jeudi, environ 270 figurants jouent la passion du Christ et le chemin de croix. Le son des trompettes et des tambours donne le rythme et emplit les rues d’une atmosphère contemplative. La procession du Vendredi saint est plus austère : des centaines d’enfants et d’adultes défilent en portant plus de 500 objets cérémoniels, dont 320 lanternes représentant les symboles de la passion du Christ. La chorégraphie et la scénographie des processions établissent une atmosphère contemplative et les transparents promeuvent l’artisanat local. Des centaines d’hommes et de femmes organisent l’événement bénévolement et une grande partie de la population soutient la pratique en assistant aux processions. La Fondazione Processioni Storiche di Mendrisio prépare et organise les processions avec la large participation de la communauté et veille à la transmission des connaissances associées par ses membres, entre autres.


Les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d'art
Note

La Suisse partage cette pratique avec la France.

2020 savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel À la croisée des sciences, des arts et de la technique, les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art permettent de créer des objets d’horlogerie destinés à mesurer et indiquer le temps (montres, pendules, horloges et chronomètres), des automates d’art et des androïdes mécaniques, des sculptures et des tableaux animés, des boîtes à musique et des oiseaux chanteurs. Ces objets techniques et artistiques comportent un dispositif mécanique permettant de générer des mouvements ou d’émettre des sons. Si les mécanismes sont généralement cachés, ils peuvent également être visibles, et cela contribue à la dimension poétique et émotionnelle de ces objets. L’Arc jurassien est une région dans lequel l’artisanat demeure particulièrement vivant, grâce à la présence d’artisans hautement qualifiés et d’entreprises qui contribuent à la valorisation des savoir-faire, ainsi qu’à la mise en place d’une offre de formation complète. Historiquement, des familles entières exerçaient cette pratique, développant des méthodes d’apprentissage mais aussi des alliances professionnelles et familiales. L’apprentissage des savoir-faire débute généralement dans des écoles de formation. Aujourd’hui, des blogs, des forums, des tutoriels en ligne et des projets collaboratifs ouverts permettent à des praticiens de partager leurs savoir-faire. Ces savoir-faire ont une fonction économique, mais ils ont aussi façonné l’architecture, l’urbanisme et la réalité sociale quotidienne des régions concernées. La pratique véhicule de nombreuses valeurs telles que le goût du travail bien fait, la ponctualité, la persévérance, la créativité, la dextérité et la patience. Par ailleurs, la quête infinie de précision et l’aspect intangible de la mesure du temps donnent à cette pratique une forte dimension philosophique.


Registre des meilleures pratiques de sauvegarde

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Pratique Année Domaine Description Illustration
Les techniques artisanales et les pratiques coutumières des ateliers de cathédrales, ou Bauhütten, en Europe, savoir-faire, transmission, développement des savoirs, innovation
Note

La Suisse partage cette pratique avec l'Allemagne, l'Autriche, la France et la Norvège.

2020 * Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* Pratiques sociales, rituels et événements festifs
* Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
Le fonctionnement en ateliers, ou Bauhüttenwesen, est apparu au Moyen Âge sur les chantiers de construction des cathédrales européennes. Aujourd’hui comme alors, ces ateliers accueillent différents corps de métiers œuvrant en étroite collaboration. En allemand, le terme Bauhüttenwesen désigne d’une part l’organisation d’un réseau d’ateliers œuvrant à la construction ou à la restauration d’un édifice, et d’autre part l’atelier lui-même, en tant que lieu de travail. Depuis la fin du Moyen Âge, ces ateliers ont constitué un réseau suprarégional qui s’étend au-delà des frontières nationales. Ces ateliers sauvegardent les coutumes et rituels traditionnels associés aux différentes professions, ainsi qu’une mine de connaissances transmises de génération en génération, à la fois oralement et par écrit. Confrontés à la pénurie progressive des compétences techniques et à la mécanisation croissante associée à une politique d’optimisation des coûts, les ateliers créés ou rétablis aux dix-neuvième et vingtième siècles sont devenus des institutions dédiées à la préservation, à la transmission et au développement des techniques et savoir-faire traditionnels. Leur engagement en matière de sauvegarde et de promotion du patrimoine vivant, qui se traduit par des mesures de sensibilisation, d’information et de communication et par une coopération étroite avec des acteurs du monde politique, de l’Église, de la conservation des monuments, des entreprises et de la recherche, peut être considéré comme un exemple à adapter et à mettre en œuvre dans d’autres contextes à travers le monde. Les ateliers, par leur organisation et leur système de formation à la pratique in situ, peuvent aussi servir de modèles pour tous types de bâtiments à construire et à entretenir.


Liste de sauvegarde d'urgence

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La Suisse ne compte aucune pratique reprise dans le registre.

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