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Maladie à virus Ebola | |
Information | |
Région(s) | Afrique subsaharienne |
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Cause | Virus |
Vecteur | Fluides corporels, viande de mammifère |
Contagiosité | oui |
CIM-10 | A98.4 |
CIM-9 | 065.8 |
Prophylaxie : | |
* vaccin | oui (disponible en cas d'urgence sanitaire) |
* médication | non |
Thérapie : | non |
Localisation | |
Mise en garde médicale | |
La maladie à virus Ebola, également appelée fièvre hémorragique Ebola ou simplement Ebola est causée par le virus Ebola de la famille des filovirus (Filoviridae). Cette infection grave et très contagieuse peut atteindre un taux de létalité allant jusqu'à 90 à 95 % lors des épidémies.
Comprendre
modifierLe premier virus du genre Ebolavirus a été identifié lors de l'épidémie initiale de septembre 1976 par le médecin belge Peter Piot de l'Institut de médecine tropicale d'Anvers, à l’hôpital de Yambuku, dans l'actuelle République démocratique du Congo non loin de la rivière Ebola d'où le nom donné a cette découverte.
Normalement, la maladie ne se propage que via les porteurs sains que sont les chauves-souris frugivores (bien qu'aucun virus n'aie jamais été détecté chez ces animaux, ceux-ci sont porteurs d'anticorps d’Ebolavirus) vers les mammifères, et plus particulièrement les grands singes, des forêts tropicales humides. Les contacts avec des humains, que se soit avec une chauve-souris ou avec un animal infecté, étant rares, la maladie était souvent prise pour un accès de paludisme, une fièvre typhoïde ou toute autre infection endémique propre à la région. Le patient zéro aurait transporté une carcasse de grand singe prélevée dans la forêt avant de contaminer sa famille par contact avec ses fluides corporels.
Le genre Ebolavirus (Ebolavirus) est un virus à ARN (c'est-à-dire qu'il utilise celui-ci comme matériel génétique) de la famille des filovirus (Filoviridae), appelés ainsi parce qu'ils présentent une apparence filamenteuse en « U », en « 6 », en crochet ou en bâtonnet, et peuvent être ramifiés. Cette famille, qui comporte trois genres, compte aussi parmi ses espèces le Marburgvirus Marburg (Marburgvirus Marburg) responsable d'une fièvre hémorragique virale semblable à celle induite par les différents virus Ebola.
Le genre comporte cinq espèces identifiées :
- Ebolavirus Zaïre : celui qui fut identifié en 1976 lors de la première épidémie connue. C'est aussi le plus virulent et le responsable de l'épidémie de 2014 au en Afrique de l'Ouest et dans la province de l’Équateur en République démocratique du Congo ;
- Ebolavirus Soudan : identifié aussi en 1976. Il est endémique au Soudan du Sud et en Ouganda et est responsable, avec le précédent, de la majorité des cas mortels ;
- Ebolavirus Reston : identifié en 1983 dans le CDP de Reston dans l’État de Virginie aux États-Unis. C'est le moins virulent pour l'espèce humaine car celle-ci ne compte que des porteurs sains totalement asymptomatiques (c'est-à-dire sans signe fonctionnel représentant une manifestation de la maladie) ;
- Ebolavirus Forêt de Taï : identifié en 1994 dans le parc national de Taï, en Côte d'Ivoire ;
- Ebolavirus Bundibugyo : identifié en 2008 dans le district de Bundibugyo, dans l'ouest de l'Ouganda.
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Actuellement, le meilleur moyen de riposte est uniquement de contenir la propagation du virus par une vigilance de tous les instants de la part de tous les acteurs de la santé et de l'administration (pour ne pas dire politique). Ainsi, l'épidémie, due à Ebolavirus Zaïre, qui affecte, depuis le début de , les forêts autour de 1 Likati dans la province du Bas-Uele en République démocratique du Congo reste confinée dans ces forêts avec, pour conséquence, le décès de trois cas avérés au .
Localisation
modifierNormalement, le virus Ebola est cantonné dans les zones reculées des forêts tropicales humides, à la fois fréquentées par des chauves-souris et des singes, d'Afrique et d'Asie du Sud-Est. Vu son extrême pouvoir contagieux et les moyens de transport rapides dont nous disposons, une épidémie est toujours susceptible de se déclarer dans n'importe quel endroit sur terre.
Un exemple est celle qui a sévi, dans l’État de Virginie en 1983, à cause de singes importés des Philippines dans une animalerie. Un autre exemple est l'épidémie qui s'est déclarée en décembre 2013, au départ du sud de la Guinée, avant de se répandre dans cinq de ses pays voisins et de provoquer, au , 22 632 décès recensés et qui est la première du genre à se déclarer hors de l'Afrique centrale dans un biotope différent des forêts tropicales.
Protection contre les vecteurs
modifierSi la protection contre le vecteur « nourriture » est assez simple, il est très difficile d'établir une stratégie de protection contre le vecteur « fluides corporels ».
- Nourriture: ne pas manger ni toucher avec les mains de la viande de brousse surtout s'il s'agit de viande de chauve-souris. Si une longue et intense cuisson de cette viande permet de rendre inactifs les virus (chauffage à 60 °C pendant 30 à 60 min ou ébullition pendant 05 min), cela ne fera que déplacer le problème, la viande étant devenue cancérigène par la production de benzopyrène produit par combustion incomplète des graisses (moins de 300 °C).
- Fluides corporels : le contact direct avec les liquides organiques comme le sang, le sperme, la cyprine, les excrétions, la salive, la sueur, etc. d’une personne, vivante ou morte, infectée est la principale voie de contamination interhumaine.
D'autres mesures de protection, prônées par les instances scientifiques consistent en :
- l'abattage systématique des animaux infectés en utilisant des gants et un masque et avec une surveillance rigoureuse de l’enterrement ou de l’incinération des carcasses ;
- l'imposition de la quarantaine, avec interdiction d’aller dans les hôpitaux, la suspension de la pratique des soins aux malades ainsi que la mise à l’écart de ces malades dans des endroits clos séparés qui sont désinfectés à l'eau de javel à chaque deux semaines d'intervalle ;
- incinération des vêtements et effets ayant touchés le malade ainsi que, parfois, du malade décédé lui-même voire de l'endroit où il fut « soigné » étant donné que le virus peut survivre et demeurer infectieux pendant plusieurs jours à température ambiante ou à 4 °C aussi bien dans un liquide que sur une matière sèche.
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Protection contre le virus
modifierIl n'existe aucune protection prophylactique ou thérapeutique par médicament contre le virus. Cependant, depuis 2016, existe un vaccin mis au point par les laboratoires Merck, le rVSV-ZEBOV, disponible en cas de flambée de la maladie et qui devrait être disponible dans le commerce avant fin 2017, c'est à dire être en phase IV des essais cliniques. Un autre vaccin protégeant à la fois contre la rage et contre la maladie à virus Ebola avec, pour intérêt, l'avantage de traiter à la fois les victimes humaines et le réservoir animal du virus Ebola ainsi qu'un médicament antiviral basé sur le favipiravir qui est un inhibiteur de l'ARN polymérase ARN-dépendante (c'est-à-dire de l'enzyme qui catalyse la réplication de l'ARN) sont également en phase III des essais cliniques mais à un stade moins avancés.
Les recherches en laboratoires doivent être menées en laboratoire P4, c'est-à-dire de sécurité maximale dans le sens qu'ils sont, entre autres, totalement hermétiques car constitués de plusieurs sas de décontaminations et de portes étanches ainsi que privés d'air (pour éviter la propagation d'un incendie) ce qui oblige les chercheurs à travailler dans un scaphandre autonome. Il n'existe, au monde, que trente laboratoires de ce type, dont cinq en francophonie : deux en France, deux en Suisse et un au Gabon, qui répondent à ces critères.
Diagnostic
modifierSymptômes
modifierAprès une période d'incubation qui varie entre 2 et 21 jours, apparaissent les premiers symptômes non spécifiques et rappelant ceux de la grippe : fièvre soudaine, fatigue physique, douleurs musculaires et articulaires, céphalée, diarrhée, vomissements et douleurs abdominales. Quatre à cinq jours après le début de l'invasion, apparaissent des hémorragies extériorisées par les différents orifices du corps, tel la bouche, le nez, l'anus ainsi que par les gencives. Une kératite bilatérale est également observable.
Si l'organisme du patient est en mesure d'activer une réponse immunitaire face au virus, il commencera à se rétablir en 7 à 9 jours avant de débuter, toujours en isolation, une longue période de convalescence. En effet, tant que des particules virales restent présentes dans l'organisme du patient, ce dernier reste contagieux par ces sécrétions corporelles.
Si le malade atteint la phase d'état, on observe alors une normothermie, de l'obnubilation, une ventilation pulmonaire accélérée et une diminution du volume urinaire. S'installe aussi une éruption maculo-papuleuse (c'est-à-dire des boutons rouges sur la peau) comme dans les infections de rougeole ou de scarlatine. Le pronostic vital sera alors réduit à 10 à 50 % de chance de survie.
Signes cliniques
modifierL'examen clinique devra tout d'abord éliminer d'autres causes afin d'écarter d'autres infections telles la malaria, les formes graves d'une salmonellose, le choléra, le typhus, une fièvre hémorragique virale, etc. afin de poser un diagnostic différencié.
Un test ELISA permet de détecter les anticorps anti-Ebola ou la présence d'antigènes viraux et doit être mené en laboratoire de sécurité maximale P4.
Pendant la phase d'invasion, s'installe une leucopénie et une thrombopénie ainsi qu'une protéinurie. La phase d'état est, quant à elle, accompagnée d'une coagulopathie, d'une atteinte au système nerveux central et d'un apport insuffisant de sang riche en oxygène aux cellules.
Si, en principe, le patient n'est plus contagieux 45 jours après le début de la phase d'invasion, le virus peut rester présent dans le sperme jusqu'à neuf mois après la phase de défervescence. Chez les patients réputés comme guéris, certains signes cliniques, comme la couleur d'un iris oculaire différente de l'autre ou une uvéite (comme dans le cas du docteur Ian Crozier), peuvent montrer que la maladie continue à affecter celui-ci et plus particulièrement ses centres vitaux.
Thérapie
modifierIl n'existe pas de traitement homologué contre la maladie à virus Ebola. La prise en charge des cas graves consiste en des soins palliatifs intensifs destinés à lutter contre l'hyperthermie et à maintenir la fonction rénale et l'équilibre électrolytique tout en limitant les hémorragies et l'état de choc. Il faut aussi savoir que la plupart des décès résultent d'une déshydratation consécutive aux atteintes gastriques à cause d'une mauvaise prise en charge du patient.
Un candidat médicament, appelé « ZMapp », qui se présente sous forme de sérum et composé de trois anticorps différents a été testé sur plusieurs soignants infectés lors de l'épidémie en Afrique de l'Ouest qui sont guéris ou en voie de l'être. Un autre candidat, appelé « TKM-110-802 », aussi sous forme de sérum est aussi en phase expérimentale. Enfin, un troisième candidat basé sur le favipiravir est aussi en phase de test et s'est révélé efficace sur des souris.
Remarques
modifier- Cette maladie est sur la liste des maladies infectieuses à déclaration obligatoire en Belgique, en France, au Québec, en Suisse ainsi qu'en Algérie, au Maroc et au Tchad
- Les patients admis en milieu hospitalier doivent être accueillis dans des services de sécurité de niveau 4.
- La France préconise, en cas de doute, d'appeler directement le numéro d'urgence gratuit « 15 » du SAMU.
- Le pronostic vital pour un fœtus est pratiquement de zéro pour-cent de chance de survie.
Informations complémentaires
modifier- Centre des médias, Maladie à virus Ebola – La page consacrée à la maladie à virus Ebola sur le site de l'OMS.
- Université catholique de Louvain – Recommandations en matière d'isolements infectieux.