aire protégée du Kenya
Afrique > Afrique de l'Est > Kenya > Kenya occidental > Nyanza septentrional > Réserve nationale de la forêt de Kakamega
Pour les autres lieux du même nom, voir Kakamega (homonymie).

La réserve nationale de la forêt de Kakamega est située au Kenya occidental dans le comté de Kakamega. Bien que la réserve nationale ne s'étend que sur une superficie de 45 km2, elle fait partie d'un plus vaste domaine forestier grand, lui, de 230 km2 et qui est la dernière forêt tropicale primaire du Kenya.

Réserve nationale de la forêt de Kakamega
​((en)Kakamega Forest National Reserve
(sw) Msitu wa Kakamega)
Information
Pays
Région
Catégorie UICN
Administration
Superficie
Localisation
Site officiel

L'attraction principale est ici l'observation des singes et des centaines d'espèces d'oiseaux dont certaines sont menacées. Cette observation des animaux présents dans le biotope est, par ailleurs, grandement facilitée par la présence des gardes forestiers qui connaissent parfaitement où trouver telle ou telle espèce.

Comprendre modifier

 
Plan de la fôret de Kakamega
 
La rivière Yala

La forêt de Kakamega est la dernière réminiscence, au Kenya, de l'ancienne forêt tropicale humide qui s'étendait des côtes de la Guinée-Bissau sur l'océan Atlantique au littoral kényan sur l'océan Indien. Elle est entrecoupée de clairières plus ou moins vastes créées soit par les animaux sauvages comme les éléphants soit par l'homme pour y faire paître son bétail. L'altitude varie de 1 466 à 1 779 m.

Elle est divisée en trois réserves distinctes :

  • la réserve nationale gérée par le Kenya Wildlife Service (KWS), située au nord et correspondant aux forêts de Buyangu et de Kisere
  • la réserve forestière gérée par le Kenya Forest Service (KFS) qui dépend du ministère des Forêts, des Mines et du Sol
  • la réserve naturelle gérée par le même ministère, s'agissant de deux zones enclavées dans la réserve forestière, l'une, Isecheno, au centre et l'autre, Lirhanda, au sud

Dans la réserve nationale, toute interaction de l'homme est strictement interdite et les contrevenants sont réprimandés par une amende de 5 000 KES ou une peine d'emprisonnement de trois mois. Dans les deux autres, les habitants de la région sont autorisés, depuis 1979, à ramasser le bois mort ou à faire paître leur bétail pour un droit d'entrée mensuel de 100 KES.

Géographie physique modifier

Relief et géologie modifier

Le relief est celui d’un ancien massif montagneux érodé où les cours d'eau principaux coulent de l'est-nord-est vers l'ouest-sud-ouest. L'altitude moyenne est comprise entre 1 500 m, dans les vallées, et 1 600 m, sur les crêtes. La cote d'altitude la moins élevée est de 1 466 m à l'endroit où la rivière Yala quitte la réserve. Les trois points culminants sont, dans l'ordre décroissant, la colline d'Ikuywa à 1 779 m, la colline de Lirhanda à 1 734 m et la colline de Buyangu à 1 633 m.

Le sous-sol est principalement constitué de gneiss et de phonolite apparus lors de la formation du rift de Kavirondo qui est un linéament occidental du rift africain oriental. Des veines de quartz ou aurifères, comme à la Batcave, occupent les espaces résiduels des roches métamorphiques.

Climat modifier

Les températures diurnes y varient entre 20 et 30 °C. La température diurne la plus basse jamais enregistrée fut de 11 °C. Les précipitations atmosphériques mensuelles varient entre 200 et 700 mm avec une longue saison des pluies entre mars et avril ainsi qu'une plus courte entre novembre et décembre. Les mois les plus secs sont janvier et février. La pluviométrie moyenne annuelle est de 2 080 mm. Deux rivières importantes, la Yala et l'Isiukhu, traversent la forêt augmentant ainsi l'hygrométrie.

Historique modifier

  • 1820, la forêt de Kakamega couvre 2 400 km2 et est contiguë avec la forêt de Nandi ;
  • 1910, ouverture du système Shamba (shamba signifie « ferme », « champ » en swahili) ;
  • 1926, création de la réserve forestière de Kakamega ;
  • 1933, inscription au journal officiel de la forêt de Kakamaga en tant que « Véritable forêt » ((en) True Forest) ;
  • 1967, création des réserves naturelles de Yala (actuellement Lirhanda) et d'Isecheno ;
  • 1979, instauration de taxes pour l'utilisation des produits forestiers ;
  • 1984, importante déforestation dans la partie sud pour créer la zone de culture du théier de Nyao-Kaimosi avec pour conséquence la séparation de la forêt de Nandi avec celle de Kakamega ;
  • 1985, suppression du système Shamba et création des réserves intégrales de Buyangu et de Kisere ;
  • 1986, inscription au journal officiel des réserves intégrales de Buyangu et de Kisere en tant que réserve nationale ;
  • 1994, le groupement de femmes Mama watoto (« Maman des enfants » en swahili) aide ses adhérents à pratiquer l'apiculture et à boiser leur propre terrain avec des arbres soit destinés à la chauffe comme le Grevillea robusta soit destinés à attirer les insectes pollinisateurs comme le Calliandra calothyrsus ;
  • 1995, création de pépinières pour plants d'arbres indigènes connus pour leurs propriétés phytothérapeutiques ou médicinales ;
  • 2001, élevage de papillons indigènes et endémiques destinés aux lépidoptérophiles et au repeuplement ;
  • 2008, introduction d'abeilles sans dard pour l'apiculture locale ;
  • 2010, le Kenya Wild Service soumet devant l'UNESCO un dossier pour que la réserve nationale soit inscrite au patrimoine mondial en tant que bien naturel.

Bibliographie modifier

  • Mikaël Poissonnet, Vincent Brudo et Mireille Dosso, « La forêt protégée de Kakamega (Ouest Kenya) entre deux futurs immédiats : destruction annoncée ou gestion concertée ? », Cahiers Agricultures, Montrouge, John Libbey Eurotext, vol. XV,‎ n° 5, septembre-octobre 2006, p. 409-415 (ISSN 1777-5949, lire en ligne [PDF])

Aller modifier

Réserve nationale modifier

En matatu et transport partagé modifier

Au départ du marché de Kakamega, prendre le matatu pour Webuye et descendre à Mwanza. Là, prendre un pikipiki ou un boda-boda jusqu'à l'Isukuti Guest House. Vous pouvez aussi demander que l'on vous dépose à la piste vers Kambiri mais vous devrez alors probablement terminer les 2,3 km restant à pied.

En taxi, demander au chauffeur de vous conduire à l'Isukuti Guest House (prix en 2014 : 1 500 KES).

En voiture modifier

Au départ de l’hôtel de ville de Kakamega, prendre la route A1 en direction de Webuye et, après 15,6 km, prendre à droite la piste en direction des bureaux du Kenya Wildlife Service.

Réserve naturelle modifier

En matatu et transport partagé modifier

Au départ du marché de Kakamega, prendre le matatu pour Shinyalu. Là, simplement tourner le coin sur votre droite et, au Khayega Stop, prendre un pikipiki ou un boda-boda jusqu'à la Forest Rest House d'Isecheno. Sinon, à pied, tourner le coin sur votre gauche jusqu'à l'école primaire d'Isecheno puis prendre à gauche la piste vers la Forest Rest House (distance 6,3 km).

En taxi, demander au chauffeur de vous conduire à la Forest Rest House (prix en 2014 : 1 500 KES).

En voiture modifier

Au départ de l’hôtel de ville de Kakamega, prendre la route de l'aérodrome (Khasakhala Road) sur 10,7 km jusque Shinyalu, prendre à gauche la piste vers Isecheno sur 5,5 km, à l'école primaire d'Isecheno, prendre à gauche la piste vers la Forest Rest House.

Circuler modifier

L'accès de la réserve nationale est possible toute l'année de h - 18 h et le droit d'entrée pour les étrangers est de 25 $ par adulte et de 15 $ par enfant entre 3 et 18 ans ou par étudiant de moins de 24 ans munis de sa carte d'étudiant internationale (carte ISIC). Le droit d'accès se règle uniquement en monnaie fiduciaire (USD ou KES).

L'accès de la réserve naturelle d'Isecheno est de 600 KES, aussi entre 6 et 18 h, tandis que celui de la réserve forestière est gratuit et sans limite d'horaire.

les véhicules à moteur sont interdits dans la réserve nationale en dehors de la piste menant aux deux sites de logement de Buyangu. Deux pistes en terre battue en bon état mais fort fréquentées par les riverains traversent la réserve forestière. L'une relie Shinyalu à Chepsonoi et l'autre Lunyu à la piste précédente. Différents sentiers parfaitement entretenus et balisés peuvent être parcourus à pied ou en vélo tout terrain.

Si le visiteur n’oubliera pas de se munir ni d'une paire de jumelles ni d'un appareil photo ou d'une caméra, il sera aussi avisé de se chausser de bonnes chaussures de marche et d'emporter de l'eau alimentaire, un couvre-chef ainsi qu'un vêtement imperméable, surtout en mars et avril ou lors des excursions matinales lorsque la brume s'accroche dans les vallées. Lors des excursions nocturnes, il sera sage d'enduire les parties nues du corps d'un répulsif comme une solution contenant 30 % de DEET pour les adultes et 10 % pour les enfants de moins de 12 ans. Une autre précaution sera d'avoir au minimum un bâton par groupe de visiteurs afin d'écarter les serpents et se rappeler que les frapper avec ce bâton est totalement interdit.

Voir modifier

Faune modifier

 
Un singe argenté ou cercopithèque à diadème.
 
Un potto de Bosman.

Si les grands mammifères y sont rares car les éléphants et les buffles ont été éloignés de l'écosystème, les différentes espèces d'oiseaux, de serpents et de papillons répertoriées y sont très variées :

  • 400 espèces de papillons dont des Acraea, des Junonia, des Tirumala, des Limenitidinae euphaedra et des Charaxes ;
  • d'autres arthropodes comme le scarabée goliath (Goliathus goliatus), des mantidés (Mantidae) et des mille-pattes (Myriapoda) ;
  • 367 espèces d'oiseaux dont nombres de turacos (Musophagidae) et plus particulièrement le touraco géant (Corythaeola cristata) ainsi que des timaliidés (Timaliidae) dont le Kakamega poliothorax et des souimangas (Nectarinia) dont le Souimanga à gorge verte de Kakamega (Nectarinia rubescens kakamegae). Plus rare, le Psittacus erithacus erithacus, une des deux sous-espèces du perroquet jaco (Psittacus erithacus), dont la population est estimée à une dizaine d'individus ainsi que le gobe mouche de Chapin (Muscicapa lendu) dont l'espèce est aussi menacée ;
  • 40 espèces de serpents comme des cobras forestiers dont le cobra noir et blanc (Naja melanoleuca). La vipère du Gabon (Bitis gabonica), le mamba noir (Dendroaspis polylepis) et le mamba vert (Dendroaspis angusticeps) sont aussi présents ;
  • d'autres squamates comme des caméléons (Chamaeleonidae), des geckos (Gekkota) et des agamas (Agama) ;
  • des amphibiens comme des Phrynobatrachus, des crapauds et le Ptychadena mascareniensis ;
  • des singes comme le cercopithèque de Brazza (Cercopithecus neglectus) qui est une espèce menacée et ne se rencontre plus que dans la forêt de Kisere, le colobe guéréza (Colobus guereza), le singe argenté (Cercopithecus mitis), l'ascagne (Cercopithecus ascanius), le babouin olive (Papio anubis) et d'autres primates comme le potto de Bosman (Perodicticus potto) qui est réputé pour être le mammifère le plus lent sur terre ;
  • d'autres mammifères comme des écureuils, dont l'écureuil géant des forêts, la mangouste d'Égypte (Herpestes ichneumon), la civette africaine (Civettictis civetta) et la civette palmiste africaine (Nandinia binotata), le potamogale (Potamogale velox) et le potamochère roux (Potamochoerus porcus).
  • Butterfly trip reports    – Liste de papillons répertoriés dans la forêt de Kakamega en 1993 (en).
  • Checklist of birds    – Liste complète des oiseaux répertoriés dans la forêt de Kakamega en 1989 (en).

Flore modifier

Elle est caractérisée par des arbres massifs. Parmi les 350 espèces de plantes recensées, 160 sont indigènes dont nombres de fougères et d'orchidées ainsi que le basilic camphré (Ocimum kilimandscharicum) très apprécié dans la composition d'huiles essentielles mais aussi en phytothérapie comme antiseptique ou comme contrepoison des morsures de serpent.

Le plus grand et le plus vieil arbre se trouve dans la forêt d'Isecheno. Localement connu sous le nom de mama mutere, c'est un Maesopsis eminii de plus de 40 m et âgé d'environ 250 ans. L'écorce de cette espèce indigène a une grande valeur en médecine traditionnelle dans le traitement des maux d'estomac. D'aucun disent qu'elle est aussi bénéfique dans la lutte contre le cancer de la prostate.

Autres points d'intérêt modifier

  • 1 Isiukhu Fall – Chutes de la rivière Isiukhu lors de son entrée dans la forêt de Buyangu.
  • 2 Buyangu Hill – Point de vue dans la réserve nationale à 1 633 m d'altitude.
  • 3 Lirhanda Hill – Point de vue et 2e point le plus élevé de la réserve à 1 734 m d'altitude.
  • 4 Batcave – Ancienne mine d'or visitable où l'on peut observer des colonies de chauves-souris.

Faire modifier

Le Kenya Forest Service organise des excursions au départ de la Forest Rest House d'Isecheno ainsi que des activités :

  • observation des oiseaux et reconnaissance de leur chant, durée h et départ à h 30 ou à 16 h 30, 500 KES par personne ;
  • visite d'un village et de son marché, durée h , 500 KES par personne ;
  • excursion de nuit, durée h , 1 200 KES par personne ;
  • contemplation du levé de soleil sur Lirhanda Hill et visite de la Batcave, durée h et départ à h, 1 200 KES par personne ;
  • comme la précédente mais contemplation du coucher de soleil, durée h et départ à 17 h, 1 200 KES par personne ;
  • Isiukhu Fall et Buyangu Hill avec transfert motorisé entre Isecheno et Buyangu, durée entre 3 et h , 2 000 KES par personne. ;
  • rivière Yala, durée entre 5 et h , 2 000 KES par personne.
  • présentation à Shibuye ou à Khayega d'un mchezo wa ng'ombe, c'est-à-dire d'un combat traditionnel (sans mise à mort sauf accidentelle) entre deux taureaux, organisé un week-end chaque mois ; prix à discuter avec l'officier en charge du site d'Isecheno.
  • soirée, sur le site du Kenya Forest Service à Isecheno, axée sur la culture des Luya avec représentation de la danse traditionnelle dite Isukuti, scénettes basées sur les traditions orales et apport des connaissances locales sur les plantes médicinales ; prix à discuter avec l'officier en charge du site d'Isecheno.

Manger modifier

Hormis dans les endroits repris dans la section, ci-dessous, « Se loger » n'existe d'endroit où recevoir un repas préparé. Ces repas peuvent être commandés par tous les visiteurs qu'ils logent ou non sauf au Rondo Retreat Lodge où les repas sont réservés aux pensionnaires.

Le pique-nique n'est pas défendu pour autant que l'endroit soit laissé dans l'état précédant ce pique-nique. Toutefois, il est formellement interdit d'allumer un feu en dehors des zones prévues à cet effet dans les sites de camping d'Udo's bandas et d'Isecheno KEEP bandas.

Se loger modifier

 
Le site d'Udo's bandas
  • 1 Isukuti Guest House (dans la forêt de Buyangu),   + 254 56 30603, courriel :   60 USD. – Trois pavillons pour deux personnes chacun, tout confort.
  • 2 Udo's bandas (dans la forêt de Buyangu),   + 254 56 30603, courriel :   40 USD pour les pavillons 2 personnes et 80 USD pour le pavillon 4 personnes, 15 USD pour un emplacement de camping. – Trois pavillons pour deux personnes chacun et un pavillon pour quatre personnes, confort sommaire, site de camping.
  • 3 Forest Rest House   Off Shinyalu-Chepsonoi Road (dans la forêt d'Isecheno),   + 254 726 951764 (téléphone portable), courriel :   500 KES par personnes et par nuit, petit déjeuner : 350 KES, déjeuner : 500 KES, souper: 500 KES. – Lodge pour huit personnes et deux pavillons.
  • 4 Isecheno KEEP bandas   Off Shinyalu-Chepsonoi Road (dans la forêt d'Isecheno),   + 254 726 951764 (téléphone portable), courriel :   900 KES par pavillon et par nuit, petit déjeuner : 350 KES, déjeuner : 500 KES, souper: 500 KES. – Cinq pavillons au confort sommaire pour maximum 21 personnes et un site de camping.
  • 5 Rondo Retreat Lodge     Shinyalu-Chepsonoi Road (dans la réserve forestière près de Lirhanda Hill),   + 254 733 527702 (téléphone portable), courriel :  – 18 chambres double lit dans un centre de retraite de l'église chrétienne Trinity Fellowship.
  • Se loger dans les environs – Hôtels à Kakamega.

Sécurité modifier

  Numéro d'appel d'urgence :
Tous services d'urgence : 112

La réserve nationale, c'est-à-dire les forêts de Buyangu et de Kisere, est gérée par le Kenya Wildlife Service (KWS) tandis que la réserve naturelle, c'est-à-dire Isecheno et Lirhanda, et la réserve forestière, c'est-à-dire tout le reste, sont gérées par le Kenya Forest Service (KFS).

Il est absolument interdit d'allumer un feu en dehors des zones prévenues à cet effet dans les sites de camping d'Udo's bandas et d'Isecheno KEEP bandas. Vu la présence de serpents venimeux, il est fortement déconseillé de quitter les pistes et les sentiers.

Aux environs modifier

  • 1 Kakamega     – Ville à la limite est de la réserve.
  • 2 Ilesi Crying Stone  – Rocher quartzite haut de 40 m. Il fait partie des roches qui « pleurent » répertoriées dans la région. Quelle que soit l'aridité de la saison, de l'eau sourd en permanence de sa base.
  • 3 Kaimosi Tea Estate  – Plantation de thé, visite guidée possible sur rendez-vous (  +254 56 52403).
 
L'article de ce parc est étoilé. Il s'agit d'un article contenant des informations de haute qualité avec cartes et illustrations du parc. Si vous avez de nouvelles informations à ajouter, complétez-le !
Liste complète des autres articles de la région : Nyanza septentrional