Geghard | |
Informations | |
Pays | Arménie |
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Altitude | 1 950 mètre |
Superficie | |
Population | 363 hab. () |
Densité | hab./km2 |
Gentilé | |
Code postal | |
Préfixe téléphonique | |
Fuseau | UTC+04:00 |
Localisation | |
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[ Site officiel] | |
Geghard est un village d'Arménie centrale dans la province de Kotayk. C'est, à juste titre, l’un des lieux de visite les plus célèbres de l’Arménie. Le cadre est déjà enchanteur, au fond d’une gorge au milieu de très hautes falaises.
Comprendre
modifierLe monastère ne se voit pas de loin et apparaît soudain dans sa splendeur au tournant d’un virage.
Une première église fut construite juste au début de la christianisation de l’Arménie, à l’orée du IVe siècle. Elle s’appelait Airivank (monastère rupestre). Il n’en reste rien et on n’en connaît l’existence que par les chroniqueurs. Elle fut détruite lors de l’occupation arabe par le régent Nasr (ou Nasser) en 923. Les tremblements de terre eurent raison des quelques restes. L’histoire de Guéghard commence donc en 1215 avec la famille Zakarian. Les Zakarides furent une des plus puissantes familles du Moyen Âge, et les bâtisseurs les plus prolifiques. Guéghard fut reconstruit pour abriter la « sainte-lance » (sourb Guéghard), la fameuse lance qui servit à transpercer le Christ afin de s’assurer qu’il était mort. Aujourd’hui la relique est à Etchmiadzine. Construite dans la seconde moitié du XIIème la chapelle de Saint-Grégoire l’illuminateur se tient au-dessus de la route, une centaine de mètres avant l’entrée.
Aller
modifierLes marchroutkas et les bus de transport pour les villages (à ne pas confondre avec les marchroutkas ou autobus urbains) sont le moyen le plus abordable pour se rendre à Geghard mais ne sont certainement pas le plus rapide ou l'option la plus confortable. Les minibus et autobus partent de Erevan typiquement toutes les 30 min ou jusqu'à ce qu'ils aient atteint leur pleine capacité. Des arrêts sont effectués dans les villages de Garni, Guéghard et Goght. Les chauffeurs attendre 15-20 min à Goght après avoir déposé tous les passagers, puis retournent à Erevan.
Circuler
modifierVoir
modifier- 1 Monastère Sainte-Lance de Geghard – Le complexe a été fondé au XIIIe siècle. La particularité du monastère est de présenter une partie souterraine dans laquelle les prêtres s'exercent pour leur liturgie. Une chapelle inférieure porte les armes de la famille Prochian, deux lions affrontés surmontés d'un autre lion attaquant un bœuf et soulignés de l'aigle enlevant dans ses serres un agneau.
L’église principale dite Katoghiké fut construite en 1215. Elle est du type de la plupart des églises médiévales entre 950 et 1400, soit rectangulaire à l’extérieur, en croix à l’intérieur avec une coupole au-dessus de l’intersection des deux axes. La coupole est, de l’extérieur, extrêmement gracieuse, cannelée d’arcatures aveugles en haut desquelles est sculpté soit un oiseau, soit un mammifère soit un objet visuel. Entre deux arcatures une rosace, une tête d’animal, etc. Il faut prendre son temps pour regarder ces motifs qui sont tous différents.
La façade sud celle que l’on longe, est flanquée d’une porte très richement décorée, en particulier de grenades et de ceps de vigne. Au-dessus une fenêtre surmontée d’un lion terrassant un taureau, symbole de la suprématie des Zakarides. Pour accéder à l’église il faut traverser un vestibule (gavit ou jamadoun en arménien) (B) construit entre 1215 et 1225, c’est-à-dire juste après la finition de l’église. On y pénètre à l’ouest par une porte surmontée d’un tympan, le tout décoré de fleurs et de feuilles.
L’intérieur carré, est organisé autour de quatre puissants piliers encadrant une pseudo-coupole à stalactites. Les quatre piliers supportent deux grandes arches. L’éloignement des murs donne une impression d’ensemble d’extrême élégance et de légèreté.
L’architecte a particulièrement soigné le plafond divisé en neuf sections toutes différentes par leur taille et leur décoration. Il faut les observer une à une. La section centrale est comme une « tente » en stalactites (influence arabe indéniable) — avec une ouverture pour la lumière — qui jouent sur les contrastes d’ombre et de lumière.
En 1240, une autre famille, les Prochian racheta Guéghard aux Zakarian. Elle prolongea l’œuvre de ses prédécesseurs, non pas en agrandissant le site mais en creusant dans le rocher auquel église et vestibule étaient adossés.
Azavan, la première église taillée dans le roc, n’est accessible que par le vestibule. Elle fut construite dans les années 1240. Elle reproduit le plan du vestibule dont elle est mitoyenne : avec quatre arc croisés reposant sur des demi-colonnes encastrées dans le mur, articulés autour d’une pseudo-coupole flanquée de stalactites. Un autel indique néanmoins qu’il s’agit d’une église. On remarquera la décoration compliquée de coquillages et d’ornements floraux.
On y voit une source aux vertus — encore aujourd’hui — miraculeuses qui d’après certains aurait été à l’origine du tout premier monastère. On dit que cette eau miraculeuse guérit des maladies soit par application externe, soit en la buvant. On pénètre dans le caveau rupestre des Prochian aussi à partir du vestibule. Ce caveau (1283) est lui-même composé d’un vestibule (gavit ou jamadoun) et d’un sanctuaire plus petit. Le premier est une très belle salle carrée séparée du second par une colonne centrale délimitant deux arcs. Au-dessus on remarque un bas-relief représentant la tête d’une bête à cornes tenant dans sa gueule deux chaînes reliées à deux lions tenus ainsi en laisse, et dont la queue se termine en dragon. Entre les lions se dessine un aigle aux ailes à demi déployées tenant dans ses serres un mouton. Le tout constitue les armoiries de la famille Prochian.
En ce qui concerne la décoration, notez tout particulièrement la porte d’accès à l’église de la vierge. On remarque deux sirènes (oiseaux à tête de femme) deux croix d’inégale grandeur, et deux petits personnages auréolés (des princes Prochian ?). Il faut passer sous les deux personnages pour entrer dans l’église de la vierge (sourp Adzvadzadzin, 1283) qui était probablement la chapelle attenante aux sépultures Prochian. C’est une église de plan classique, en croix, avec coupole. La « coupole » est percée pour laisser entrer la lumière. Elle est décorée d’arcatures aveugles et de fausses fenêtres. Outre la riche décoration de niches, de khatchkar et de stalactites, on remarquera une représentation de bouquetin. Et sur un khatchkar des figurines humaines (ce qui est très rare). L’un deux tient un bâton, l’autre une lance dans une main, une corne dans l’autre.
Pour atteindre le jamadoun de Papak et Ruzukan, creusé en 1288, il faut ressortir à la lumière du jour. En sortant du vestibule de l’église principale on trouvera à droite une volée d’escalier suivie d’un couloir étroit creusé dans le roc. Ce jamadoun (vestibule) a le plan des autres jamadoun de Guéghard avec quatre piliers au centre. Les colonnes, dégagées de la masse du rocher, portent des arches semi-circulaires plutôt basses, intégrées dans des cadres trapézoïdaux qui eux-mêmes forment un carré qui supporte la coupole. Cette dernière est percée en son milieu pour laisser passer la lumière. Elle est très sobre, sans décoration. S’il vous reste du temps vous pouvez vous promener dans la cour pour admirer les bas-reliefs, les décorations et aussi les nombreux khatchkar. La plupart ont été financés par une famille à la mémoire d’un des leurs ou en commémoration d’une donation. Certains sont très richement travaillés.
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modifierManger
modifierUn restaurant à Guéghard avec une terrasse qui possède une magnifique vue plongeante sur la gorge.