Batalha | |
Informations | |
Pays | Portugal |
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Région | Portugal central |
Altitude | 342 mètre, 172 mètre |
Superficie | 103,56 km² |
Population | 15 805 hab. () |
Densité | 152,62 hab./km2 |
Gentilé | |
Code postal | 2440 |
Préfixe téléphonique | |
Fuseau | UTC±00:00 |
Localisation | |
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Site officiel | |
Batalha est une municipalité du Portugal central.
Comprendre
modifierBatalha est une petite ville créée autour du monastère de Sainte-Marie de la Victoire. Ce dernier fût édifié par le roi Jean Ier de Portugal après la victoire de 1385 sur son rival Jean Ier de Castille, à la bataille d'Aljubarrota.
La bataille d'Aljubarrota
modifierÀ la mort du roi du Portugal Ferdinand Ier, sa fille unique devient l'héritière au trône, sauf qu’elle est mariée au roi Juan Ier de Castille, ce qui soulève une partie du peuple. Le grand maître de l’ordre Jean d’Aviz, fils illégitime du roi Pierre Ier, profite de ces tumultes pour réclamer lui aussi le trône. S’engage une série de batailles entre Juan de Castille, le roi légitime, et Jean prétendant au trône, aidé par le petit peuple et une partie de la petite noblesse. La grande noblesse portugaise et plus pragmatique, et si officiellement, les plus nobles sont aux cotés du roi légitime, ils placent judicieusement leur fils cadet aux cotés de Jean d’Aviz. Ces 200 très jeunes hommes, beaucoup d’entre eux armés chevalier juste avant la bataille, constitueront l’aile nommée des amoureux, et verront leur père et frères aînés, être froidement massacrés devant eux. Cette bataille apparemment ne semble être qu’un conflit purement ibérique, mais devient très vite, en fait, une extension de la guerre de 100 ans, 2000 cavaliers français se placent du côté Castillan et près de 800 anglais (des archers pour la plupart), se placent du côté de Jean d’Aviz. Malgré ce renfort, Jean d’Aviz est en infériorité numérique, 7 500 hommes (Anglais et Portugais) contre 20 000 (Castillans, Français et Portugais) Jean d’Aviz, suit alors le conseil des Anglais et d’après Les Chroniques de Jean Froissart, fortifie sa position avec un fortin, un petit fossé et de nombreux chausse-trapes ainsi que des tronc d’arbres couchés, le front de bataille est ainsi limité par ses défenses et par deux dépressions sur les côtés formées par des ruisseaux, ces gens combattent à pied, avec un petit front de bataille et deux ailes d’arbalétriers portugais et d’archers anglais.
« Au costé devers fin que de plain l'on les champs abattre les arbres et couchier ne effondrer sur euls et laissièrent ung chemim ouvert qui n'estoit pas d'entrée trop large et misrent ce qu'ils avoient d' archiers et d'arbalestriers sur les deux elles(ailes) de ce chemim et les gens d'armes tout de pié au beau plan. »
— Jean Froissart Chroniques livre II
Le beau plan, dont parle Froissart, est défendu par Nuno Álvares Pereira, homme de confiance et intrépide cavalier de Jean d’Aviz. La cavalerie française charge la première contre lui, la moitié meurt, l’autre est faite prisonnière. Devant la menace de l’attaque castillane et ayant peu d’hommes pour les garder, les mille prisonniers français sont massacrés. Les Castillans attaquent à leur tour, et sans le savoir tombent eux aussi dans le piège, le front de bataille est trop étroit, les nombreux cavaliers castillans s’entretuent, les chevaux piétinant les cavaliers tombés à terre, les traits d’arbalète empoisonnés tirés à bout portant par les Portugais, achève les autres. Jean Ier de Portugal est sauvé in extremis par un de ses écuyers, mais la victoire est complète, les Castillans rescapés de la bataille sont massacrés dans les environs par le petit peuple.
La bataille d’Aljubarrota, est une bataille décisive pour l’histoire du Portugal mais aussi pour l’histoire de l’humanité, en premier, car comme à la bataille de Crécy, l’infanterie écrase la cavalerie (fine noblesse du Béarn, du Portugal et de Castille), la guerre alors change radicalement et devient chose de manant et non plus de noble. La noblesse classe privilégiée, mais prête à verser son sang pour défendre la veuve et l’orphelin (roman courtois), le roi, la nation ou la foi chrétienne perd sa raison d’être, et tombe lentement en disgrâce, passe de héros, à parasite 400 ans plus tard, lors de la révolution française. En second, car Jean Ier pour défendre le territoire portugais des Maures, en aidant au minimum les Espagnols (qui libéreront l’Andalousie en 1492), prend pied en 1415 sur la côte africaine par la prise de Ceuta, et contrôle peu à peu sous l’impulsion de son fils, Henri le Navigateur, la côte marocaine marquant ainsi le début des grandes découvertes maritimes portugaises et de la globalisation.
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modifier- 1 Monastère de Sainte-Marie de la Victoire (Mosteiro de Santa Maria da Vitória) 9 h - 18 h en été, 9 h - 17 h 30 en hiver. 6 €, gratuit pour les enfants de moins de 12 ans, billet famille (2 adultes + 2 enfants < 18 ans) 50% de réduction, billet Rota do Património Mundial (parcours du patrimoine Mondial de l'UNESCO): Batalha, Alcobaça, Tomar (Couvent du Christ) 15 €, valable 7 jours.. – Le monastère des dominicains de Batalha, est un chef-d’œuvre de style gothique et plus particulièrement manuélin. Commencé en 1388, en pur style gothique, par le portugais Afonso Domingues jusqu’en 1402, puis par maître David Huguet jusqu’en 1438 qui achève la construction de l’église en 1416, la salle du chapitre, érige la chapelle funéraire du fondateur, et enfin commence la construction des chapelles inachevées. Martim Vasques puis Fernão de Évora construisent le second cloître (Cloître d'Alphonse V). Puis sous le règne de Manuel Ier de Portugal, Mateus Fernandes construit le magnifique portail des chapelles inachevées et le français Boytac transforme le cloitre Royal gothique en dentelle manuéline. Enfin en 1528 João do Castilho construit une Loggia de style renaissance. La nef: longue de 80 m large de 32 m et haute aussi de 32 m, en pur style gothique influencée par Alcobaça. La Chapelle du fondateur: Salle carré de 20 m de côté, qui abrite les tombeaux de Jean Ier de son épouse Philippa de Lancastre et des infants dont Henri le navigateur.
- La voûte
- Les infants
- Jean Ier et son épouse
Salle du Chapitre: Après deux tentatives infructueuses, la voûte fût achevée par des condamnés à mort. Elle abrite les tombeaux de deux soldat inconnus de la première guerre mondiale, l'un de France, l'autre d'Afrique.
Le cloître Royal: Construction gothique, avec une finition de style manuélin, de dentelle de marbre.
Les chapelles inachevées: Après un magnifique portail, sept chapelles ayant la voûte la plus haute du monde.....la voûte céleste.
- 2 Chapelle Saint Georges (Capela São Jorge) – Chapelle édifiée par Nuno Álvares Pereira, sur le sîte où se trouvait le fortin des Portugais lors de la bataille d'Aljubarrota.
- 3 Centre d'interprétation de la bataille d'Aljubarrota (Centro de Interpretação da Batalha de Aljubarrota) Av. D. Nuno Álvares Pereira, nº 120, 2480-062 Calvaria de Cima mar.- dim. : 10 h - 17 h 30. 7 €, 20 € billet famille.
- 4 Pont de Boutaca (Ponte da Boutaca) Gratuit. – Pont de style néogothique construit en 1862.
- 5 Grottes de la Moeda (Grutas da Moeda) , courriel : info@grutasmoeda.com 9 h - 19 h en été, 9 h - 17 h en hiver. Adultes 7 €, enfants de 5 à 12 ans 4 €. – Grottes découvertes en 1971 par deux chasseurs qui poursuivait un renard. Parcours de 350 mètres, à 45 mètres de profondeur, sous une température constante de 18ºC.